LA DIVINITE DU SAINT-ESPRIT
L'Ecriture ne se borne pas à souligner la personnalité du Saint-Esprit : elle affirme en même temps, de la façon la plus péremptoire, Sa divinité.
1. L'Esprit porte des noms divins.
Lorsqu'il est appelé « l'Esprit de Dieu», cela veut dire qu’il est la personne même de Dieu. 1 Cor. 2.11 établit clairement que, comme l’homme et son esprit forment une seule et même personne, Dieu et son Esprit ne font également qu'un : « Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l’homme, si ce n'est l'esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu ».
2. L'Esprit possède les attributs divins, tels que :
l'omniscience : 1 Cor. 2.10-11. « L'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. »
l'omniprésence : Ps. 139.7. « Où irai-je loin de ton Esprit… », et Jn. 14.17: l'Esprit habite à la fois dans le cœur de tous les croyants ;
l’omnipotence : Zach. 4.6. « Ce n'est ni par la puissance, ni par la force, mais c'est par mon Esprit… » C'est, en effet, l'Esprit qui crée : Job 33.4. « L'Esprit de Dieu m'a créé», et Ps. 104.30, « Tu envoies ton souffle (esprit) : ils sont créés. »
la vérité : Jésus peut dire : « Je suis la vérité», parce qu'il est Dieu. De même 1 Jn. 5.6 déclare que l'Esprit est la vérité.
la grandeur insondable : « Qui a sondé l'Esprit de l'Eternel et qui l'a éclairé de ses conseils ? » Es. 40.13.
Beaucoup d’autres qualités divines sont attribuées à l'Esprit par les noms mêmes qu'il porte :
Il est l'Esprit de vie, Rom. 8.2, comme Dieu est le Dieu vivant.
Il est l'Esprit d'amour, 2. Tim. 1.7, comme Dieu est amour.
Il est l'Esprit de sagesse, 2 Tim. 1.7, comme Dieu est seul sage (Rom. 16.27), etc.
3. L'Esprit est la troisième personne de la Trinité.
Relevons tout d’abord que l'Esprit est associé au Père et au Fils, et placé sur le même pied qu'eux : Mt. 28.19, les disciples doivent baptiser au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, comme la bénédiction est donnée de leur part à tous les trois, 2 Cor. 13. 13.
D'autre part, Jésus appelle l'Esprit « l’autre » consolateur, le désignant ainsi comme un autre lui-même, Jn. 14.16. C'est dans le même sens qu’il déclare aux disciples qu'il leur est avantageux de perdre sa présence corporelle et de recevoir en eux l'Esprit, Jn 16.7. D'après Rom. 8.9, 10, avoir l'Esprit, c'est avoir Christ en soi.
L'unité entre les trois personnes divines est si grande que Paul peut dire indifféremment :
1 Cor. 6.19, votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous.
1 Cor. 3.16, vous êtes le temple de Dieu.
Col. 1.27, Christ en vous.
En effet, Dieu est indivisible, et l’on ne saurait concevoir, ni recevoir l’une des trois personnes de la Trinité sans les deux autres. Pour beaucoup, cette unité dans la pluralité est incompréhensible, et devient même un prétexte pour ne pas croire. Cependant, nous ne devons pas oublier que l’homme lui-même est formé de trois éléments, dont l'union intime constitue sa personnalité : l'esprit, l'âme et le corps, 1 Thess. 5.23. Ce qui nous paraît admissible pour l'homme l’est à bien plus forte raison pour la Divinité. Elle est une aussi, bien que composée de trois éléments.
L'unité des trois personnes de la Trinité n'empêche pas que chacune d’elles joue un rôle particulier. Le Père est plus grand que tous, Jn. 10.29. Le Fils ne fait que ce qu’il voit faire au Père et accomplit sa volonté, Jn. 5.19, 30. Le Saint-Esprit est envoyé par le Père et par le Fils, Jn. 14.26 et 16.7 ; il est donné à la prière du Fils et en son nom, et son rôle est de glorifier ce dernier en mettant sa présence dans le cœur de ses disciples, Jn. 14.16, 26 et 16.14.
D'autre part, l'unité entre le Fils et l'Esprit est marquée par le fait que l'attitude adoptée par les hommes vis-à-vis de l'un, détermine celle qu'ils prennent vis-à-vis de l’autre : celui qui rejette Christ résiste au Saint-Esprit ; celui qui accepte le Sauveur reçoit le Saint-Esprit ; celui qui se livre entièrement à Jésus est employé par le Saint-Esprit.
4. Le Saint-Esprit, c’est Dieu lui-même.
En résumé, nous pouvons affirmer la divinité essentielle du Saint-Esprit. C'est d'ailleurs ce que proclament formellement les textes suivants :
2 Cor. 3.17, Le Seigneur, c'est l'Esprit.
Jn. 4.24, Dieu est Esprit.
Act. 5.3,4, mentir au Saint-Esprit, c'est mentir à Dieu lui- même.
D'autres passages du Nouveau Testament attribuent directement à l'Esprit des paroles ou des actes qui, dans l'Ancien, étaient attribués à Dieu :
a) Ex. 17.2-7 : « Moïse dit au peuple: Pourquoi tentez-vous l'Eternel ?... Il donna à ce lieu le nom de Massa et Meriba… parce qu'ils avaient tenté l'Eternel ».
Hbr. 3.7-11 : « Selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs comme lors de la révolte... où vos pères me tentèrent pour m'éprouver ».
b) Es. 6.8-10 : « J'entendis la voix du Seigneur, disant : … Va, et dis à ce peuple : Vous entendrez et vous ne comprendrez point... »
Act. 28.25-27 : « C'est avec raison que le Saint-Esprit, parlant à vos pères par le prophète Esaïe, a dit : « Va vers ce peuple, et dis... », etc.
c) Jr. 31.31-34 : L'Eternel dit : « Voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit l'Eternel: Je mettrai ma loi au-dedans d'eux... »
Hbr. 10.15-17, « C'est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi : car, après avoir dit : Voici l'alliance que Je ferai avec eux... », etc.
L'Esprit est donc incontestablement Dieu lui-même.
Examinons, pour terminer, deux questions accessoires :
5. Y a-t-il une différence entre l'Esprit de Dieu et l'Esprit de Jésus glorifié ?
Certaines personnes disent : lorsque quelqu'un croit, il reçoit l'Esprit de Jésus (1 Jn. 4.2 ; Rom. 8.9) et lorsqu'il est baptisé du Saint-Esprit, il reçoit le Saint-Esprit. Est-ce exact, et y a-t-il vraiment deux Esprits divins ?
Non, il n'y a qu’un seul Esprit divin, le Saint-Esprit ; il est à la fois celui du Père et du Fils, puisqu’ils sont un. D'ailleurs, parce que le Père et le Fils sont Dieu, l'Esprit de l’un ou de l’autre ne peut être que Dieu également.
C'est pourquoi la Bible répète à plusieurs reprises qu'il n'y a qu'un seul Esprit : Eph. 4.4 : « il y a… un seul Esprit. »
2.18, « nous avons accès auprès du Père dans un même Esprit. »
1 Cor. 12.11 : « un seul et même Esprit opère toutes ces choses. »
1 Cor. 12.13 : « nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit. »
Voici plusieurs passages qui parlent de façon évidente de ce seul Esprit, tout en lui donnant des noms différents :
Act. 16.6,7 : « Ayant été empêchés par le Saint-Esprit d'annoncer la parole… ils se disposaient à entrer en Bithynie ; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. » Rom. 8.9 : « … si, du moins, l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. »
Rom. 8.14 : « Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu… Vous avez reçu un Esprit d'adoption par lequel nous crions : « Abba, Père ! ... » 1 Cor. 6.17, 19 : « Celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit (l'Esprit de Christ) ; … votre corps est le temple du Saint-Esprit. »
Ce que nous disions plus haut est donc bien exact : pour l'Ecriture, le Saint-Esprit, l'Esprit de Dieu et l'Esprit de Christ sont une seule et même personne. Il est frappant de constater, à ce propos, que d'une façon analogue, la Bible parle indifféremment de l'Evangile de Dieu et de l'Evangile de Christ :
Rom. 1.1 : « … mis à part pour annoncer l'Evangile de Dieu. »
Rom. 1.9 : « Dieu, que je sers en mon esprit dans l'Evangile de son Fils. »
Rom. 15.16 : « … m'acquittant du divin service de l'Evangile de Dieu... »
Rom. 15.19 : « j'ai abondamment répandu l'Evangile de Christ. »
Ou encore, il est fait mention de la grâce de Dieu (Gal. 2. 21 ; 4.7) et de la grâce de Christ (Gal. 1.6 ; 6.18). Et, pourtant, il ne viendrait à l'esprit de personne de dire qu'il y a deux sortes d'Evangile et deux sortes de grâce.
6. S'il n’y a qu’un Esprit, pourquoi l’Apocalypse (1.4; 3.1; 45 et 5.6) parle-t-elle des « sept esprits de Dieu » ?
En face de tous les passages qui démontrent l'unité de l'Esprit, cette expression ne peut signifier qu'il y en a sept différents. Pour la comprendre, rappelons-nous que l’Apocalypse emploie souvent un langage symbolique. Dans ce langage, le chiffre sept signifie, de façon constante (comme déjà dans l'Ancien Testament), la plénitude et la perfection. Dans Ap. 5.6, l'Agneau immolé a sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu ; c'est une allusion à la puissance et à la connaissance parfaites que lui donne l'Esprit qu'il possède sans mesure (Jn. 3.34). Le fait que le Saint-Esprit, dans sa plénitude parfaite, reste unique, est prouvé encore par Ap. 1.4, 5 : la grâce et la paix sont données aux Eglises de la part de Dieu, des sept esprits qui sont devant son trône, et de Jésus-Christ, tout comme la bénédiction est donnée au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, par exemple dans 2 Cor. 13.13. Il est donc évident qu'il n’y a qu'un seul Esprit, et que cet Esprit est Dieu.
7. Conclusion.
Nous venons de voir que le Saint-Esprit est une personne, et même la troisième personne de la divine Trinité.
Nous venons de voir que le Saint-Esprit est une personne, et la personne divine elle-même.
Cette constatation donne tout son intérêt à l'étude que nous allons faire de son œuvre dans les cœurs. En effet, si l'Esprit n'était qu'une puissance venue d’En haut, il serait à ma disposition et je pourrais en user à mon gré. Mais si l'Esprit est une personne, et plus que cela, s’il est Dieu lui-même, c'est moi qui dois être à sa disposition, l’aimer et lui obéir en toutes choses. En outre, recevoir dans son cœur, non pas seulement une bénédiction, mais la présence du Dieu tout-puissant, c'est avoir en soi la source de toutes les grâces et de toutes les possibilités. Gardons-nous donc de méconnaître le véritable caractère du Saint-Esprit.
René PACHE
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