LA GRÂCE REGNE DANS LA JUSTIFICATION (1° partie)

 

 

LA GRÂCE REGNE DANS LA JUSTIFICATION

(1° partie)

 

 

La doctrine de la justification joue un rôle important dans la religion biblique, la foi délivrée une fois pour toutes aux saints. Loin d’être une spéculation, cette doctrine influence tous les autres aspects de la vérité et elle a un rapport important avec l'expérience chrétienne et la piété de vie. Cette importance est telle que la moindre mauvaise compréhension de ce sujet entraîne des conséquences graves et très étendues. Cela est manifeste pour la manière dont la justification se rapporte à l'acceptation du pécheur auprès de Dieu. Si nous ne comprenons pas la justification, alors les autres vérités de l'Évangile avec lesquelles elle est étroitement connectée deviennent incohérentes. Il est impératif de la regarder comme un article fondamental de la foi qui exige notre considération la plus attentionnée.   

 

 

Qu'est-ce que la justification ?  

 

Comment l’homme pécheur peut-il être droit devant Dieu ? Cette question revêt une importance infinie pour chaque être humain. La raison, humaine ou angélique, est incapable d'y répondre sans que le Dieu des cieux ne révèle sa grâce souveraine envers des créatures désobéissantes et rebelles. Dieu a fourni une réponse dans l’Évangile. À la lecture de l’Écriture, le plus jeune croyant apprend quelle est la voie pour être juste devant Dieu. Dans son bon plaisir, Dieu révèle souvent cette merveilleuse vérité à ceux que méprisent les intellectuels orgueilleux, de sorte que personne ne puisse avoir la moindre raison de se glorifier devant lui.  

 

 

La justification légale  

 

Justification est un terme légal qui signifie la déclaration de la justice d’une personne selon la loi. Elle ne rend pas la personne juste en elle-même (ceci est l'œuvre de la sanctification). La justification est le prononcement par un juge qu'une personne est quitte de toutes accusations judiciaires. Nous voyons que cette bénédiction ne consiste pas d’un changement intérieur du cœur quand nous réalisons que son contraire est la condamnation.  

Quand le tribunal condamne quelqu'un, cette déclaration judiciaire ne fait pas de lui un criminel. Elle n'infuse pas le mal dans son esprit ni le rend-elle coupable. La fonction du tribunal est de le juger selon la loi et, s’il s'avère qu'il est coupable, le juge a la responsabilité de le déclarer tel et de lui infliger la sentence appropriée. La personne justifiée est donc déclarée être juste aux yeux de la loi, et avoir le droit de vivre. L'Écriture appelle la justification « la justification qui donne la vie » (Romains 5.18). Elle utilise les termes « justification», « justifié » et « justifier » dans un sens légal dont les opposés sont « condamner », « condamné » et « condamnation ».  

Dans un sens théologique, la justification peut être soit légale, soit évangélique. Si on pouvait trouver quelqu’un qui ait observé parfaitement la loi de Dieu, sa propre obéissance le justifierait. Il s’agit ici d’une justification « légale ». Or, nul homme ne peut être justifié ni se tenir acquitté devant Dieu de cette manière. Les Écritures sont claires : « Il n'y a point de juste, pas même un seul » (Romains 3.10). Ayant transgressé, le monde entier est coupable devant le Juge éternel et assujetti à la sentence de mort par sa juste loi. Sur cette base, l'espoir est exclu pour quiconque, et toute l'humanité est abandonnée à une destruction complète. La loi ne peut accepter qu’une justice parfaite et doit punir d’une mort éternelle quiconque tombe sous le coup de sa malédiction.  

 

 

La justification évangélique  

 

La justification dont parlent les Écritures n’est pas une justice personnelle mais imputée. Seule cette justice répond aux besoins du pécheur. Elle se manifeste « sans la loi », en dehors de sa juridiction (Romains 3.21). Elle est fournie par la grâce et révélée dans l'Évangile. C'est ce que nous voulons dire par justice « évangélique ». La justification contient les manifestations les plus merveilleuses de la justice de Dieu et de sa grâce sans limite.  

Il est important de garder une distinction entre notre justification aux yeux de Dieu et au regard des autres hommes. La première n'existe que par la grâce seule, par le moyen de la foi. La seconde vient par les œuvres. Dans ce chapitre, nous parlons de la première que nous définissons de la manière suivante : « La justification est un acte de Dieu, judiciaire mais plein de grâce, par lequel le pécheur est absout   de la culpabilité du péché, est libéré de la condamnation et reçoit le don de la vie éternelle, sur la simple base de l’obéissance de Christ qui lui est imputée et qu’il reçoit par la foi. »  

 

 

La prérogative de Dieu  

 

Celui que nous avons offensé par d’innombrables actes de rébellion possède seul le droit d'acquitter le coupable et de le prononcer juste. L'Éternel, dont le jugement est toujours selon la vérité, justifie tous ceux qui croient en Jésus. La grâce est souveraine. Dans sa sagesse, Dieu désigne la voie ; dans sa miséricorde, il fournit le moyen, et dans sa grâce, il impute la justice et prononce le pécheur acquitté. Il fait toutes choses en accord avec les exigences de sa loi qui a été violée et des droits de sa justice offensée.  

Les trois personnes de la divinité sont impliquées dans la justification, chacune y jouant un rôle distinct. Le Père définit la voie en donnant son propre Fils pour remplir les conditions d'acceptation devant lui. Le Fils obéit à la loi parfaitement et accomplit une expiation pour le péché de façon à pourvoir une justice par laquelle on peut être justifié. Le Saint-Esprit révèle aux hommes pécheurs ce que Christ a fait et les rend capables de recevoir sa justice par la foi. L'Esprit témoigne aussi de cette justification à l’intérieur de la conscience du croyant. C’est le Dieu trinitaire qui justifie. Nous pouvons donc employer le langage triomphant de Paul : « Qui les condamnera ? » (Romains 8.34) Si l'Éternel acquitte le pécheur, qui, sur la terre ou dans le ciel, renversera la sentence ? Il n'y a pas de tribunal plus élevé auprès duquel faire appel ou déposer une plainte contre ceux que le Dieu éternel a justifiés. Quand il acquitte un homme pécheur, il l’absout de toute culpabilité et l’accepte comme entièrement juste. Cette justification parfaite ne sera jamais annulée, ni par l’indignité de celui qui est justifié, ni par les accusations de Satan. Elle est plus solide et ferme que les montagnes et ne peut pas plus être ébranlée que le trône de Dieu. Tous les autres bienfaits de l'alliance éternelle, y compris le bonheur de la gloire même, découlent de la justification.    

 

 

Il faut la rechercher avec ardeur et sérieux    

 

Le bienfait de la justification est très grand et glorieux. L'homme pécheur doit le rechercher avec ardeur et en jouir avec joie et reconnaissance. Qui, étant conscient d’être justifié, pourrait cesser de se réjouir en celui qui l’a justifié ? Qui, étant conscient de sa condition de coupable condamné, peut se retenir de prier et désirer la délivrance ? Avez-vous conscience de la valeur de cette bénédiction ? Désirez-vous être justifié ? Si vous répondez par la négative, vous êtes encore dans vos péchés et sous la condamnation ; cette justification est encore loin de vous. Et que dire si vous n'étiez jamais justifié ? Que dire si vous ne connaissiez jamais le pardon de Dieu, s’il ne vous acceptait pas et si vous mouriez sous la sentence qui est déjà prononcée contre vous ?    

Quelle ne serait pas l’horreur de votre condition ; vous n'auriez pourtant aucune raison de vous plaindre. Vous avez foulé l'autorité de Dieu aux pieds et entretenu un esprit d’inimitié à son égard. Comme le témoigne votre conscience, vous n'avez pas obéi à la loi de Dieu ni aimé son Évangile. Votre but principal dans la vie n’a pas été de lui plaire mais de gratifier vos convoitises et de poursuivre vos ambitions coupables. Vous n'avez jamais réfléchi sérieusement à la mort de son Fils, le plus grand événement qui se soit jamais produit et la seule chose qui puisse vous sauver d’une condamnation finale. Rappelez-vous que vous paraîtrez au tribunal de Dieu et serez jugé par le Juge de toute la terre. Une éternité en enfer ou au ciel en résultera. Comment pouvez-vous ne pas vous alarmer, sachant que le Juge peut soit vous absoudre, soit vous condamner ? Puisse le Dieu de grâce vous éveiller, de sorte que vous commenciez à vous poser la question : « Comment   peut-on être juste devant Dieu ?» (Job 9.2)      

 

Pour les impies      

 

L'Écriture enseigne que Dieu justifie les impies. « À celui qui fait une œuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due : et à celui qui ne fait point d'œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à justice » (Romains 4.4,5). Ceux que Dieu justifie ne sont pas seulement dénués de justice parfaite, mais ils n’ont pas la moindre bonne œuvre à faire valoir ! Ils ne possèdent aucune qualification spirituelle ou inclination juste. Ils sont   regardés comme impies quand ce bienfait leur est accordé. De cette manière, la grâce est exaltée et règne dans la justification. Nous sommes justifiés par la grâce, et nous avons déjà vu à quel point celle-ci est opposée aux œuvres méritoires.      

 

 

Pour des êtres indignes      

 

Aussi, quiconque est justifié par la grâce est regardé comme indigne au moment précis où cette bénédiction lui est accordée. Cette vérité fondamentale s'exprime par ces mots : « Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce » (Romains 3.24). La justification n'a aucun égard à la moindre qualité présente chez le pécheur, ni œuvre qu'il ait pu accomplir. On ne saurait être plus clair. Le mot « gratuitement » dans l'original signifie « sans cause » et décrit le caractère de ceux qui sont   justifiés. Les œuvres ne « causent » aucunement la justification. Le même mot est utilisé en référence au Seigneur : « Ils m'ont haï sans cause » (Jean 15.25 ; Psaume 69.5). Tout comme il n'y avait aucune raison en Jésus pour la haine des Juifs à son égard, il n'y a rien chez le pécheur pour amener Dieu à le justifier. Rien en lui ni à son sujet n'entre en compte quand Dieu lui accorde ce bienfait. L'homme n'a aucune condition à remplir, ni qualité à obtenir pour être justifié. La justification    est une merveilleuse bénédiction de pure grâce. C'est ainsi que l'estime tout vrai croyant et, en tant que tel, il s’en réjouit. En ceci comme en tous les aspects du salut, il accepte de n'être rien, et même moins que rien, afin que la grâce règne et soit tout en tous.        

 

 

Le pardon est gratuit        

 

On voit aussi que la justification est entièrement par grâce en réfléchissant à la gratuité du pardon. La justification et le pardon sont des bienfaits distincts, mais il est impossible de les séparer. Ceux qui sont pardonnés sont aussi justifiés et vice versa. Cela signifie que si le pardon est gratuit, la justification ne peut pas être conditionnée par les œuvres de l’homme. Nous avons vu la gratuité du pardon au chapitre précédent ; nous n'y reviendrons pas ici. Ces vérités doivent faire taire les craintes de ceux qui sont coupables, maudits et se condamnent eux-mêmes. Puissent leurs espoirs se relever en contemplant la gloire de celui qui est absolument juste et qui pourtant justifie l'impie.

 

(à suivre)

Abraham BOOTH     

 

  

 

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