COMPAGNONS

 

 

COMPAGNONS

 

« Nous donc, nous devons venir en aide à ces hommes, afin de nous montrer coopérateurs de la vérité. » (3 Jean 8)  

 

Ils sont à table. L'inquiétude est au rendez-vous. Jésus vient d'annoncer la trahison. L'un de ses disciples le livrera. Les cœurs chavirent. Côté tristesse.

 

C'est l'une de ces heures où, se prenant à douter, l'on n'est plus sûr de rien, ni des choses, ni des êtres, ni de soi-même. C'est le moment où la perplexité et l'incertitude enfantent le mirage.  

 

Soudain, la voix du Maître bien-aimé les surprend au milieu du tourbillon de la crainte. Prenant du pain, il rend grâces. Il le rompt, le leur donne, en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps » (Matthieu 26.26). En cette nuit où il est livré, Jésus établit le mémorial d'une nouvelle alliance. Le souvenir avant l'événement, le symbole avant la réalité, le pain rompu avant le corps brisé.   

 

Que comprenaient-ils, ces hommes déconcertés, embryon d'un christianisme conquérant ? Ils mangèrent le pain, un même pain. Ils allaient former un seul corps. Mais, à cette heure, ils ne pouvaient pas embrasser la gloire du plan divin. Ils n'en savaient rien. Dieu, lui, savait.  

 

Pour la première fois, la table sainte réunissait des compagnons. Selon l'étymologie du mot, le compagnon est « celui qui mange le pain avec... », « celui qui partage le même pain ». Depuis cette première Cène, au fil des siècles, de par le monde, des millions de disciples mangèrent le pain et burent la coupe du Seigneur, s'unissant comme de vrais compagnons spirituels.  

 

L'apôtre Paul rappelait à l'église de Corinthe : « Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain » (1 Corinthiens 10.17).  

 

Pouvons-nous nous contenter d'être des compagnons, uniquement lors de la Cène ? Puis-je « manger le pain avec » mon pasteur le dimanche matin seulement ? N'y aurait-il que cet unique moyen d’être un fidèle compagnon ? La nouvelle alliance, rappelée et célébrée de façon aussi sacrée, a ses glorieux privilèges et ses incontournables exigences. Les compagnons du dimanche sont-ils les compagnons de tous les jours ? Toutes sortes de circonstances aussi imprévues que variées me permettront de tester la profondeur de mon amour pour Dieu, la solidité des liens fraternels m'unissant à mon pasteur, et la réalité de ma collaboration dans l'œuvre de Dieu.

    

Le pain de l’œuvre

 

Pouvaient-ils « manger le pain », communier au corps de Christ, tout en ignorant leurs responsabilités spirituelles ? Certes non. Le Seigneur, sage organisateur de l'Eglise, les avaient placés dans le Corps de Christ, selon sa volonté parfaite et sa sagesse infinie. Ils l'avaient accepté, humblement, docilement.  

 

La Bible nous fait visiter une magnifique collection de compagnons. Hommes ou femmes, jeunes ou âgés, célibataires ou mariés, apparaissent dans cette galerie spirituelle comme autant d'objets de l'art divin. Dieu sait façonner des instruments de poussière pour manifester sa gloire.  

 

Notre but n'est pas de parler en détail de la vie de tous ces compagnons d'œuvre. Mais ceux qui ont mangé le pain du travail, du service, demeurent des exemples précieux pour toutes les générations de disciples. Que dire, en effet, d'Evodie, de Syntyche (Philippiens 4.2-3), de Clément (Philippiens 4.3), de Philémon (Philémon 1), de Marc, d'Aristarque, de Luc (Philémon 24), d'Epaphrodite (Philippiens 2.25), de Tite (2 Corinthiens 8.23), de Prisca et Aquilas (Romains 16.21), de Triphène, de Tryphose, de Perside (Romains 16.12), d'Urbain (Romains 16.9), de Timothée (Romains 16.21).  

 

Ils combattirent pour l'Evangile avec leur pasteur, le secondant, l'assistant, dans la sainte lutte. Ils travaillèrent avec lui dans l'établissement de la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Ils furent les délégués des églises auprès d'hommes de Dieu, éprouvés et démunis, les comblant de biens. Ils n'hésitèrent pas à exposer leur vie pour l'œuvre de Christ, suppléant à des absences involontaires ou à des démissions regrettables. Sans la miséricorde divine qui les releva surnaturellement, ils y auraient laissé leur santé. D'autres risquèrent leur tête pour sauver la vie de leur pasteur. Connus ou inconnus, en première ligne ou dans l'ombre, engagés dans de grands travaux ou occupés à de petites tâches, ils ont tous mangé le pain du travail. Ils ne cherchèrent pas leur propre intérêt, se repliant sur eux-mêmes, mais ils allèrent à la rencontre du besoin des autres. Ils puisèrent dans le Seigneur Jésus la clémence, la douceur, la miséricorde, l'efficacité, la force, et ils abreuvèrent les autres. Ils n'auraient pas voulu être des « assistés », se traînant misérablement les derniers dans le troupeau de Dieu. Ils furent des chefs excellents. Leur foi brilla par le travail de la charité. Ils cherchèrent à plaire à Dieu et à leurs frères. Tous ceux-là expérimentèrent les bienfaits de la confiance en Dieu. Ils furent renouvelés dans leur énergie. Ils refusèrent de patauger dans les marais d'un égoïsme destructeur. Ils préférèrent prendre le vol comme les aigles, courir sans se lasser, marcher sans se fatiguer. Défendre l'honneur de Dieu à tout prix, telle fut leur devise sacrée.    

 

Quel baume pour mon pasteur que d'être ainsi aidé dans le service de Dieu ! Refuserais-je de manger avec lui le pain de l'œuvre ? Ma foi ne doit-elle pas se montrer par une activité efficace pour la cause de Christ ? 

 

 

Le pain de la captivité

 

Plusieurs disciples mangèrent ce pain amer avec Paul. Parmi eux, Epaphras. L'apôtre écrit, à propos de ce fidèle serviteur de Christ: « Epaphras, mon compagnon de captivité en Jésus-Christ… » (Philémon 23). Habitant de Colosses, Epaphras y avait fondé l'Eglise, dont il s'occupait fidèlement avec celles de Laodicée et Hiérapolis. Il vint vers l'apôtre prisonnier pour apporter des nouvelles de ces églises.  Fut-il réellement emprisonné avec Paul, ou prit-il soin de lui dans ses épreuves ? Epaphras, c'est certain, partagea le pain de la captivité.    

 

L'Ecriture fait aussi mention d'Aristarque (Colossiens 4.10). Paul écrit : « Vous avez les salutations d'Aristarque qui est en prison avec moi ». Peut-être le fut-il volontairement et temporairement. On s'est d'ailleurs demandé si les amis de l'apôtre prisonnier ne lui assuraient pas leur compagnie à tour de rôle. Aristarque était l'homme habitué au grain violent. Aux côtés de Paul lors de son troisième voyage missionnaire, il goûta à l'émeute d'Ephèse et fut malmené par la foule (Actes 19.29).    

Certains noms n'apparaissent qu'une seule fois: Andronicus et Junias, par exemple. Dans sa lettre à l'église de Rome, Paul déclare : « Saluez Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité » (Romains 16.7). Très estimés parmi les apôtres, affrontant l'adversité avec un esprit de conquête, ils avaient été des Co prisonniers de guerre, la guerre spirituelle pour le triomphe de la foi et du nom de Jésus-Christ.    

 

On imagine aisément les luttes intérieures dans le cœur de l'apôtre Paul, prisonnier. Arrêté dans son ministère, souffrant physiquement, empêché de proclamer librement la bonne nouvelle du royaume de Dieu, il savait que des adversaires n'hésiteraient pas à exploiter cette situation pour lui nuire. Certains prêchèrent Christ par envie et par esprit de dispute.  D'autres cherchèrent à détruire son travail, et à entraîner les disciples après eux. Comme il devait être doux, dans ces moments-là, d'être secouru et consolé par de vrais compagnons de captivité !    

 

Mon pasteur n'est pas emprisonné. Tant mieux. Mais est-il nécessaire d'être « sous les verrous » pour être captif ? N'y a-t-il pas des heures de « captivité », de souffrances, au cours desquelles mon pasteur aurait bien besoin de ma présence, de mon aide, de ma consolation ?    

 

 

Le pain du voyage

 

Voyage ! Tout empreint d'une évocation enchanteresse, ce mot excite l'imagination et les envies. « Le pain du voyage est agréable », disent certains.  « Partir, c'est mourir un peu » ? Allons donc ! N'est-ce pas, au contraire, vivre intensément ? L'avion m'élève au-dessus de la grisaille quotidienne, le train m'arrache à la monotonie, le bateau m'emporte loin des rivages de l'ennui et de la solitude.    

 

Voyager ! Fuir, ou s'enfuir… sous un ciel plus bleu, sur une herbe plus tendre et plus verte ; échapper aux déceptions, aux vexations, aux frustrations et autres ghettos spirituels à risque ; rencontrer loin, très loin, des chrétiens plus agréables, plus sympathiques, plus charitables, plus... Rien de tel pour améliorer l'ordinaire et donner plus d'équilibre à mon être intérieur ! Ah! si mon pasteur me prenait de   temps en temps dans ses tournées pour porter ses valises ! Je n'en demande pas davantage.      

 

« Ailleurs » n'est qu'un placebo pour les instables et les turbulents. Si tous les chrétiens du monde s'en allaient « ailleurs », chacun d'eux échouerait dans un   désert personnel nommé « nulle part ».      

 

« Et le pain du voyage ? » me direz-vous. Ceux qui le mangèrent avaient de saintes motivations. Ils partirent pour le nom de Jésus-Christ. Rien n'était facile. Une seule chose comptait : la gloire de Dieu.      

 

Paul s'entoura de compagnons de voyage. « Ceux qui escortèrent l'apôtre, le conduisirent jusqu'à Athènes » (Actes 17.15). Ils venaient de Bérée. Les Juifs de   Thessalonique y avaient agité la foule. Le départ fut précipité et dangereux.      

 

Gaïus et Aristarque accompagnèrent aussi l'apôtre. Présents à ses côtés à Ephèse, ils goûtèrent aux herbes amères qui se mêlent parfois au pain du voyage. Il survint, à cette époque, un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur. Une émeute éclata et toute la ville fut dans la confusion. « Ils se précipitèrent tous ensemble au théâtre, entraînant avec eux Gaïus et Aristarque, Macédoniens, compagnons de voyage   de Paul » (Actes 19.29). Les amateurs de « tourisme spirituel » ne   seraient pas allés sur les traces du serviteur de Dieu persécuté pour sa foi !     

 

Les voyages de la foi, les périples pour la proclamation de l'Evangile, n'avaient rien d'attrayant pour la chair. Le livre des Actes des Apôtres nous révèle d'autres difficultés rencontrées par l'équipe missionnaire. « Il (Paul) était sur le point de s'embarquer pour la Syrie, quand les Juifs lui dressèrent des embûches. Alors il se décida à reprendre la route de la Macédoine. Il avait pour l'accompagner jusqu'en   Asie : Sopater de Bérée, fils de Pyrrhus, Aristarque et Second de Thessalonique, Gaïus de Derbe, Timothée, ainsi que Tychique et Trophyme, originaires d'Asie » Actes 20.3-4). Ce groupe de sept hommes ne voyageait pas pour le plaisir. Il n'y avait vraiment pas de quoi. La cause de Christ était sa seule vision.

      

Que dire encore d'un inconnu ? « Le frère » dont nous ne connaissons pas le nom et qui n'est mentionné que deux fois dans l'Ecriture. Paul écrit aux Corinthiens : « Nous envoyons avec lui (Tite) le frère dont la louange en ce qui concerne l'Evangile est répandue dans toutes les églises, et qui, de plus, a été choisi par les églises pour être notre compagnon de voyage dans cette œuvre de bienfaisance, que nous accomplissons à la gloire du Seigneur... » (2 Corinthiens 8.18-19). Et   encore : « J'ai engagé Tite à aller chez vous, et avec lui j'ai envoyé le frère... » (2 Corinthiens 12.18). « Le frère » recevait un excellent témoignage de beaucoup d'églises. En outre, il avait été choisi par les églises pour aider Tite dans sa mission. C'était un vrai et bon compagnon de voyage. Il ne parcourait pas la terre pour s'y promener. La tâche spirituelle n'était pas l'excuse pour voir du pays. Il servait Dieu.      

 

Si Dieu veut faire de moi, en son temps, et dans une circonstance particulière, un compagnon de voyage, puisse-t-il me trouver disponible ! Mais que jamais je ne sois poussé par le vent des désirs humains, et qu'on ne dise de moi: « il se dirige vers le midi, tourne vers le nord ; puis il tourne encore, et reprend les mêmes circuits » (Ecclésiaste 1.6).        

 

Dieu n'offre pas le programme des agences de voyage. Paul aurait découragé plus d'un élan charnel lorsqu'il écrivit: « Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux-frères » (2 Corinthiens 12.26). Être à ses côtés, mordre dans la miche du voyage, n'était pas de tout repos.        

 

Les temps ont changé. Vingt siècles ont passé, et nous séparent de moyens, de circonstances et de contextes parfois tellement différents des nôtres ! Mais le temps ne nous séparera jamais d'un Dieu qui, lui, ne change pas. Ce Dieu-là attend de moi les motivations des hérauts de la Bonne Nouvelle qui servirent sa gloire.        

 

 

Le pain du combat

 

Qui mange le pain de l'œuvre, mange aussi le pain du combat. Comment faire l'œuvre de Dieu sans lutter ? L'adversaire de Dieu, Satan, livre continuellement bataille aux soldats de Jésus-Christ. Epaphrodite, compagnon d'œuvre de Paul, était aussi un compagnon de combat. L'apôtre écrit aux Philippiens : « J'ai estimé nécessaire de vous envoyer mon frère Epaphrodite, mon compagnon d'œuvre et    de combat » (Philippiens 2.25).        

 

Dans la même épître, il mentionne deux femmes, Evodie et Syntyche, « qui ont combattu pour l'Evangile » avec lui (Philippiens 4.3).  

      

Membre de la maison de Philémon à Colosses, Archippe fut, aux côtés de l'apôtre, un « compagnon d'armes » (ce mot composé, expressif, se rencontrait souvent dans les lettres de soldats de cette époque, parlant de leurs camarades). Chrétien actif, chargé d'un service important à Colosses ou à Laodicée, Archippe fut exhorté à prendre garde au ministère qu'il avait reçu dans le Seigneur, afin de le bien remplir (Colossiens 4.17). Le combat de la foi ne souffre ni amateurisme, ni désinvolture, ni négligence.

        

Le Seigneur m'appelle sur le front de la guerre sainte, épaulant mon pasteur dans son service. J'ai à livrer le même combat où je le vois engagé chaque jour. Dieu ne m'a pas donné un esprit de lâcheté. Loin de moi la nonchalance et la mollesse. Je ne dois pas tomber dans les ruses du diable qui veut me détourner de mon véritable ennemi. Trop de chrétiens ressemblent aux Philistins qui « tournèrent    l'épée les uns contre les autres » (1 Samuel 14.20) pour sombrer dans une confusion extrême. Pourquoi suivre la conduite des fils d'Ammon et de Moab qui    « s'aidèrent les uns les autres à se détruire » (2 Chroniques 20.23) ? La Parole de Dieu nous avertit : « Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres » (Galates 5.15).    C'est Satan qu'il faut combattre et vaincre au nom du Seigneur Jésus. Je désire donc m'unir à mon pasteur, à mes frères et sœurs, pour tenir ferme dans un seul     et même esprit, luttant de concert et d'un cœur unanime pour la foi de l'Evangile. Si je regarde à ma faiblesse, je suis perdu. Ma propre nature me livre mille et une raisons de déserter le contingent des champions de Dieu. Mais le Seigneur est le Tout-Puissant. Je peux travailler et combattre par l'efficace de sa vertu, selon son énergie, celle du dynamisme triomphant. Je peux lutter en plaçant mon espoir     dans le Dieu vivant. Oui, je mangerai désormais le pain du combat plus fidèlement que je ne l'ai fait jusqu'alors.          

 

 

Le pain du service

 

Les anges ont été des compagnons de service (l'apôtre Jean en fit la glorieuse expérience : lire Apocalypse 19.10 et 22.9). Ils le sont encore aujourd'hui. Ces esprits célestes remplissent des fonctions et sont envoyés en service pour le bien de ceux qui doivent recevoir le salut en héritage (Hébreux 1.14). Que leurs actions soient visibles, ou qu'elles échappent à notre faible perception humaine ; que leur     service nous soit connu, ou qu'il s'accomplisse à notre insu, ils travaillent activement à la réalisation des plans divins.          

 

Est-il indispensable d'être un ange pour manger le pain du service ? Epaphras et Tychique, déjà cités, l'un comme compagnon de captivité, l'autre comme     compagnon de voyage, furent de précieux aides dans le service de Dieu. Paul écrit aux Colossiens : « … Epaphras, notre bien-aimé compagnon de service... » (Colossiens 1.7). Et encore : « Tychique, le bien-aimé frère et fidèle ministre, mon compagnon de service dans le Seigneur... » (Colossiens 4.7). Beaucoup d'autres, passés sous silence, servirent l'Eglise de Jésus-Christ de toutes sortes de manières.          

 

A qui se donne d'abord lui-même au Seigneur, puis aux frères, par la volonté de Dieu, les occasions de servir ne manquent pas.          

 

Une épître de Paul, véritable parole inspirée de Dieu, fut portée à l'église de Colosses ; une autre, à l'Assemblée d'Ephèse ; une troisième, à Philémon. C'était une manière de servir. L'apôtre parla de Tychique en ces termes : « … (il) vous communiquera tout ce qui me concerne. Je l'envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu'il console vos cœurs. Je l'envoie avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère qui est des vôtres. Ils vous informeront de tout ce qui se passe ici » (Colossiens 4.7-9). Ailleurs, il écrit : « Afin que vous aussi, vous sachiez ce qui me concerne, ce que je fais, Tychique, le bien-aimé frère et fidèle ministre dans le Seigneur, vous informera de tout. Je l'envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu'il console vos cœurs » (Ephésiens 6.21-22). Plus loin encore : « J'ai envoyé Tychique à Ephèse » (2 Timothée 4.12).

 

Soumission, obéissance, disponibilité, fidélité, humilité, sont les ingrédients du pain du service.          

 

Mon pasteur a besoin de compagnons de service. Les uns seront appelés par Dieu à enseigner, à instruire l'église selon la vérité. Ils feront entendre le message de Dieu, d'une manière ou d'une autre, cherchant le bien des âmes. D'autres, véritables amis en Christ, suppléeront fidèlement les frères et sœurs, momentanément empêchés de remplir leur mission.          

 

Être un compagnon de service, n'est-ce pas accepter d'être un co-esclave de Christ, entièrement dévoué à sa cause ? Quand on s'est placé ainsi, volontairement aux pieds du Maître, on est prêt à tout pour lui: seconder son pasteur en offrant ses     services, aussi petits et cachés soient-ils, se dépenser sans compter au profit des frères et sœurs et de l'œuvre de Jésus-Christ.          

 

 

Jésus, le compagnon parfait

 

Il est temps pour moi de faire le point. Dimanche prochain, je porterai à mes lèvres le pain de la Cène. Ce faisant, je me souviendrai de Jésus. Je rappellerai à mon âme l'amour de Christ sur la croix. Je le contemplerai, lui, l'innocente victime, dans sa sainte humiliation. Je le louerai pour son œuvre glorieuse. Lui, mon Sauveur, n'a pas conservé jalousement son rang divin, son égalité avec le Père, mais il s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme d'esclave. Doux compagnon !   

       

Il mangea le pain du service, lui qui était venu non pour être servi, mais donner sa vie comme la rançon de beaucoup.          

 

Il mangea le pain du voyage, n'épargnant ni son temps, ni ses forces. Il « allait de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable » (Actes 10.38).            

 

Il mangea le pain du combat, triomphant du monde, du diable, de tout, et de tous.            

 

Il mangea le pain de la captivité, lui, le méprisé. « Abandonné des hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance » (Esaïe 53.3), a sué des grumeaux de      sang, pour que la volonté du Père triomphe de la sienne.            

 

Il mangea le pain de l'œuvre jusqu'à la dernière miette. « J'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire » dit-il à son Père (Jean 17.4). « Tout est accompli » (Jean 19.30). Il le déclara, au monde entier, tandis qu'il était pendu au bois.            

 

 

Et ma huche ?

 

Moi, dimanche, après le culte, je m'en irai vers ma huche. Dieu veut la bénir, comme celle d'Israël autrefois. « Ta corbeille et ta huche seront bénies » (Deutéronome 28.5).            

 

Dans quel état est ma huche ? Suis-je un compagnon ?            

 

« Voici notre pain: il était encore chaud quand nous en avons fait provision dans nos maisons, le jour où nous sommes partis pour venir vers vous, et maintenant il est sec et en miettes ». Ainsi parlaient les Gabaonites devant le peuple d’Israël (Josué 9.12). Quel est ce langage ? Celui de la tromperie, de la crainte, du compromis, de la mésalliance ! Ce genre de compagnons ne peuvent venir vers mon pasteur qu'avec du pain rassis. Les misérables miettes dans des sacs décousus témoignent de la ruse dans l'art de déclamer des excuses sur la scène de l'hypocrisie. Avec une habileté à vous couper le souffle, ces compagnons s'esquivent poliment. Et comme s'ils ne voulaient pas souiller le velours de leur       triste démission, ils se retirent sur la pointe des pieds en balbutiant : « Je ne puis aller, excuse-moi je te prie » (Luc 14.18-20). Puis ils disparaissent dans la nuit de       l'égarement.              

 

Si je ne peux offrir à Dieu une huche remplie, je tomberai à genoux, versant des larmes de repentance, confessant mes péchés d'omission, suppliant Dieu de me réveiller et d'illuminer mon cœur.              

 

Puis je me relèverai, par sa grâce, et serai désormais, pour mon pasteur, un vrai compagnon.    

 

Paul BALLIERE        

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Adrien Konan (jeudi, 04 juillet 2024 23:03)

    Que Dieu vous bénisse abondamment.