LE PÉCHÉ CONTRE LE SAINT-ESPRIT

 

 

LE PÉCHÉ CONTRE LE SAINT-ESPRIT

 

Qu'est-ce que le péché contre le Saint-Esprit ?

 

 

Recherchons tout d’abord les passages où cette expression est employée :  

Marc 3.28-30 : « … Tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu'ils auront proférés ; mais quiconque blasphémera contre le Saint-Esprit n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel. Jésus parla ainsi parce qu'ils disaient : il est possédé d’un esprit impur.» Voyez aussi Matthieu 12.31-32 et Luc 12.10.  

Il est aisé de voir que le péché commis alors par les Juifs ne consistait pas seulement dans la parole rapportée par Marc 3.30. Cette parole était l'expression d’une attitude intérieure, car ce dont le cœur est plein la bouche parle. Quelle était cette attitude ? Jésus-Christ, depuis le début de sa carrière, avait prêché la repentance et la foi en la bonne nouvelle, tandis qu’il multipliait les miracles accomplis par la puissance de l'Esprit (Matthieu 12.28), pour convaincre le peuple de la vérité de son message. Mais les Juifs ne voulaient pas croire, repoussant obstinément ce témoignage de l'Esprit et trouvant des arguments pour nier l'évidence. Ce qu'ils refusaient, c'était de reconnaître leur péché et d'accepter Christ comme leur Sauveur. C'est alors que Jésus leur parle du péché qui ne peut être pardonné.  

Dans le cas que nous venons de citer, le péché contre le Saint-Esprit avait pris la forme d'un blasphème. Mais d'autres passages indiquent que l’homme peut commettre dans son cœur le même péché irrémissible, sans que nécessairement ce dernier se manifeste par une parole blasphématoire. Voyez par exemple les deux textes suivants :  

a) Jean 12.37-40 : malgré tant de miracles faits en leur présence, les Juifs ne croient pas en lui. Aussi Dieu les abandonne-t-il à leur incrédulité et à ses conséquences.  

b) Hébreux 10.26-31 : si quelqu'un pèche volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité ; s'il foule aux pieds le Fils de Dieu et méprise son sacrifice expiatoire, il a aussi outragé l'Esprit de la grâce qui voulait le sauver. Il ne reste donc plus pour lui que l'attente terrible du jugement. Nous pouvons en conclure que pécher contre le Saint-Esprit, cela peut être, non seulement de blasphémer contre lui, mais aussi de refuser volontairement et jusqu’au bout l’œuvre de salut qu'il veut faire dans notre cœur. (Par « jusqu'au bout », nous voulons dire :  jusqu’à ce qu'il soit trop tard, soit que la mort survienne, soit que Dieu, lassé dans sa patience, se retire.) Rappelons ici ce que nous disions à propos de Jean 16.8-9 [voir l’article précédent « La conviction produite par l’Esprit »] : le péché, grave entre tous,  dont l'Esprit convaincra le monde, c'est de ne pas croire en Jésus.  Ce péché ne pourra jamais être pardonné, puisqu'il consiste dans le refus du pardon et le rejet du Sauveur. Nous pouvons donc donner cette autre définition : pécher contre le Saint-Esprit, c'est s’obstiner à ne pas croire en Jésus qu'il présente à l'âme. Si tout dépend de notre attitude à l'égard de Christ, pourquoi Jésus dit-il que toute parole contre le Fils de l’homme sera pardonnée, tandis que le blasphème contre l'Esprit ne le sera jamais ? En voici la raison : le péché contre Dieu sous la loi était grave. Celui contre Jésus-Christ venu en chair était déjà plus grave, Jean 15.22 ; et cependant, le Fils, dans son humiliation, se présentait aux hommes extérieurement : le repousser pouvait encore être pardonnable. Tandis que résister à l'Esprit qui le glorifie et produit une conviction intérieure parfaitement nette, c'est pécher en toute connaissance de cause, c'est mettre Dieu à la porte sciemment et volontairement. L'œuvre par laquelle l'Esprit cherche à mettre en nous la présence du Sauveur est l'aboutissement du plan de Dieu à notre égard. Si quelqu'un la refuse et persévère dans son endurcissement, Dieu ne peut rien faire de plus en sa faveur : il ne peut le sauver contre sa volonté. 

 

René PACHE

 

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