LA VIGNE DE SALOMON, LA VIGNE DE SULAMITH
« Salomon avait une vigne à Baal Hamon; il remit la vigne à des gardiens; chacun apportait pour son fruit mille sicles d'argent. Ma vigne, qui est à moi, je la garde. A toi, Salomon, les mille sicles, et deux cents à ceux qui gardent le fruit! » (8.11-12, version Louis Segond)
Je ne sais comment ceux qui voient en Salomon le bien-aimé de Sulamith interprètent ce passage ! Nous arrivons ici au dénouement final et, de toute évidence, Sulamith règle ses comptes avec Salomon lui-même.
Les commentateurs qui voient en Salomon, dans le Cantique des cantiques, un type de notre Seigneur Jésus-Christ s’engagent, nous semble-t-il, dans des comparaisons forcées et qui ne cadrent pas avec tout le message de ce livre. Nous nous garderons bien de suivre de tels sentiers d’interprétation et d’explications. Nous nous bornerons à donner quelques détails pouvant aider à la compréhension du texte.
Quelques traductions donnent un éclairage sur l’expression « ma vigne, qui est à moi, je la garde ».
« Ma vigne à moi est à ma disposition » (TOB).
« Ma vigne à moi est là, sous mes yeux » (traduction par le rabbinat français).
« Mon vignoble à moi, en face de moi » (Chouraqui).
« Ma vigne qui est à moi, est devant moi » (Darby, et traduction littérale de l’hébreu).
Salomon et sa vigne
Le roi possède (« hajah », proprement : « il lui est advenu ») un grand vignoble dans une localité qui porte le nom de « Baal-Hamon ». Le nom de ce lieu signifie « maître d’une multitude ». Il serait inutile de le chercher sur une carte géographique, son identification est en effet incertaine. Ce nom qui ne se retrouve exactement nulle part, a-t-il un sens symbolique ? Sulamith paraît désigner par cette vigne les vastes territoires que David avait légués à Salomon et qu’il avait conquis au nord, à l’est et au sud de la Palestine. D’ailleurs l’expression « lui est advenu » montre qu’il s’agit d’un bien qui est arrivé à Salomon, comme par surcroît, en outre de son royaume héréditaire.
Ce que l’on sait avec précision, par contre, c’est que ce domaine est confié à des « gardiens », des fermiers ; il rapporte au roi de beaux revenus. Car chacun des tenanciers s’est engagé à lui payer mille sicles d’argent.
Sulamith et sa vigne
Sulamith a aussi un vignoble. Elle n’a pas su, il est vrai, en garder la propriété (voyez notre étude sur 1.6). Elle l’a aliéné par sa faute ; elle l’a cédé à Salomon. Néanmoins elle ne rétractera pas le don qu’elle a fait. Que Salomon retire aussi ses mille sicles de la vigne, et que deux cents sicles du moins restent pour les gardiens.
Aurions-nous là comme une sorte de testament dans lequel la jeune fille institue une redevance permanente, sur le revenu, en faveur de ceux qu’elle reconnaît fermiers de sa vigne à perpétuité ?
La Sulamithe est consciente que Salomon doit avoir ses revenus. Elle comprend ce qui est digne de lui. Elle sait qu’elle doit être juste sans doute, mais aussi généreuse pour ceux qui récoltent les fruits sous son contrôle. Elle sait que l’ouvrier est digne de son salaire.
Un enseignement
Justice, générosité, respect des lois, soumission aux autorités supérieures sont des traits moraux et spirituels que nous devrions trouver dans l’Eglise de Jésus-Christ en général, et en chacun des saints en particulier.
Paul BALLIERE
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Sognaj (jeudi, 15 août 2024 06:51)
Bonjour M Ballière, heureuse de vous retrouver. Que
Dieu vous bénisse ainsi que tous vos équipiers. Mes meilleures salutations fraternelles.