LA COMMUNICATION DANS NOTRE MINISTERE (2° partie)

 

 

LA COMMUNICATION DANS NOTRE MINISTERE

(2° partie)

 

 

3. Les supports de la communication  

 

1. Notre parole.

Nous communiquons par ce qui est dit. Mais suffit-il d’avoir des mots justes, une doctrine exacte ?  

Indépendamment du fait que les gens en face de nous ont une responsabilité personnelle pour que la communication spirituelle fonctionne bien (par exemple, leur foi), il y a notre responsabilité: il nous faut plus que des mots, des « prédications ».… 

 

Il est indispensable, non seulement que les gens entendent, mais aussi qu’ils soient frappés par ce que nous disons (comme les foules l’étaient avec Jésus).   

 

Entendre, mais aussi avoir le cœur vivement touché.  

 

Entendre, et entrer dans la foi.  

 

Entendre et comprendre avec le cœur.  

 

Entendre et se convertir.  

 

Pour cela, il nous faut une démonstration d’Esprit-Saint et de puissance; il nous faut parler avec puissance, avec une pleine persuasion, avec l’Esprit de Dieu.  

Il y a la manière de prêcher: Actes 14.1: « A Icone, Paul et Barnabas... parlèrent d’une telle manière qu'une grande multitude… crurent. »  

 

2. Le geste.

Par exemple, l’imposition des mains, ou le fait de prendre la main et de faire lever la personne. L’Evangile nous présente de nombreux exemples dans le ministère de Jésus ; souvenons-nous aussi de ce que dit l’Ecriture à propos de Paul: Actes 14.3: « Le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu'il se fît par leurs mains des prodiges et des miracles » ; Actes 5.12: « beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient... par les mains des apôtres ». Timothée avait reçu un don par l’imposition des mains de Paul.  

Par certains gestes, les gens voient ! Mais il y a une différence entre voir et contempler. Les gens peuvent voir nos gestes, parfois nos grands gestes, mais ce qui importe c’est qu’ils soient amenés à contempler la gloire de Jésus (1 Jean 1.1: voir et contempler ; cf aussi Jean 1.14)    

Pour cela, il faut avoir pour pouvoir donner: Act.3.5-6 (v.7 ensuite). Bien des gens, à la place de l’apôtre Pierre, auraient amené la requête à la réunion de prière (Pierre s’y rendait !) Une communication différée, qui n’est pas faite au moment voulu de Dieu, trahit en fait l’incapacité de communiquer comme Dieu l’aurait souhaité. C’est tragique !    

Ici, dans notre propos, nous parlons de gestes, pas de « gesticulations » ! Quand le serviteur peut transmettre une grâce, il n’a pas besoin de « brasser l’air ». 

Nous n’oublions pas qu’il existe différents services, différents dons, mais ne sentons-nous pas que, dans certaines situations, il nous a manqué « quelque chose » à communiquer de la part de Dieu ?    

 

3. Le « non-dit », et le « non-fait ».

Notre simple présence peut communiquer la grâce. Est-ce exagéré de dire cela ? Que le serviteur de Dieu soit imprégné de l’Esprit au point que sa seule présence communique quelque chose de bon ?    

 

 

4. Communication et complémentarité    

 

Paul désirait apporter aux Romains, un don, une grâce, de la part de Dieu. Car le Seigneur est la source de toute communication (v.7).    

 

L’apôtre attendait de sa présence au milieu de l’Assemblée que les frères fussent affermis dans la vérité déjà reçue par d’autres. Paul ne prétendait pas détenir le monopole des grâces spirituelles.    

 

Il n’estimait pas ici qu’il fût nécessaire de corriger, ni de compléter l’enseignement qui leur avait été donné. Il ne pensait pas que ceux qui avaient travaillé avant lui eussent fait du mauvais travail. Il était seulement convaincu d’une complémentarité voulue de Dieu ; convaincu aussi du fait que l’œuvre de Dieu dans les vies est en perpétuel développement, en perpétuelle croissance, et que sa venue, et l’exercice de son ministère serviraient à l’encouragement réciproque.    

 

La communication dans le service doit s’effectuer dans le respect mutuel.    

 

Deux exemples pour illustrer: 

   

La Samarie, avec l’évangéliste Philippe. Quelle communication des grâces divines (ou de la grâce) ! Délivrance des possédés, guérison des infirmes, transmission de la foi dans la bonne nouvelle du royaume, transmission de la foi dans la personne et l’œuvre de Jésus, baptêmes d’eau, naissance d’une église... Mais pour l’affermissement de l’église, et l’introduction de l’Assemblée dans l’expérience de Pentecôte, le collège apostolique de Jérusalem a délégué Pierre et Jean. Philippe n’était-il pas un Pentecôtiste d’expérience ? Si ! Voyez Actes 6. Mais le fait est là ! Il y a eu complémentarité dans la communication spirituelle au travers des divers ministères.    

Antioche: Actes 11: témoignage des croyants dispersés et persécutés: aux Juifs et aux païens. Le résultat ? v.21: un grand nombre de conversions. Mais à nouveau, « Jérusalem » intervient ; Barnabas est délégué pour l’affermissement de cette œuvre. Il va exhorter, enseigner avec Saul.    

Le travail d’évangélisation a été suivi d’un grand travail pastoral et d’un ministère d’enseignement ; lui-même suivi d’une action ponctuelle dans le domaine prophétique: des prophètes, en particulier Agabus, sont venus à Antioche. Un pas de plus a été fait dans la révélation divine, qui a donné lieu à l’organisation d’une solidarité fraternelle ponctuelle.       

 

 

5. La sphère de la communication    

 

Nous devons être des « généralistes » dans la communication de notre ministère, et non des  « spécialistes ». Paul se devait aux Grecs, aux barbares, aux savants, aux ignorants, aux Juifs, aux païens. Dans ses épîtres aux Ephésiens et aux Colossiens, il s’adresse à tous les chrétiens: maris, épouses, parents, enfants, ouvriers, patrons. Il en est de même de Pierre ; il exhorte les ouvriers, les épouses, les maris, les anciens, les jeunes. Lorsque Paul conseille ses collaborateurs (Timothée, Tite) sur la manière de paître le troupeau de Dieu, il leur demande d’exhorter les hommes, les femmes, les anciens, les diacres, les vieillards, les jeunes, les esclaves, les riches. 

 

 

Conclusion    

 

Nous sentons-nous en deçà de ce que Dieu veut pour nous ? Pauvres, secs, vides, lassés,  démunis ?    

 

Méditons Luc 11.6, et rappelons-nous le contexte ! Nous avons besoin de l’Esprit dans toute sa plénitude ! 

 

Paul BALLIERE

Message donné à la Convention nationale 

des Assemblées de Dieu de France, Juin 1999.