LA FUITE DU BIEN-AIME

 

 

LA FUITE DU BIEN-AIME

 

« Habitante des jardins ! Des amis prêtent l’oreille à ta voix. Daigne me la faire entendre ! – Fuis, mon bien-aimé ! Sois semblable à la gazelle ou au faon des biches, sur les montagnes des aromates ! » (Cantique des cantiques 8.13-14)

 

 

Introduction

 

Quel regard nous avons pu porter sur l’œuvre de Dieu, dépeinte symboliquement, tout au long de Cantique ! Nous sommes remontés, avec la Sulamithe, jusqu’à l’origine de l’œuvre messianique ; puis nous en avons entrevu la destination universelle et l’éclat extraordinaire que Dieu donnera à Israël dans les temps à venir. Et maintenant, pour la jeune fille, il ne lui reste plus, semble-t-il qu’à s’unir à son berger bien-aimé. Au lieu de cela, le Cantique aboutit à un adieu. N’est-ce pas à la fois mystérieux et étrange ?

 

 

L’habitante des jardins

 

v.13 : « Habitante des jardins ! », littéralement « celle qui est assise dans les jardins ». Les jardins, en opposition aux pâturages des montagnes, sont l’emblème d’une vie sociale bien réglée. Le contraste est nettement marqué entre le séjour actuel de Sulammith et le séjour ordinaire du bien-aimé.

 

« Des amis prêtent l’oreille à ta voix. Daigne me la faire entendre ». Nous pouvons dire des choses qui sont entendues des frères ; mais que disons-nous qui soit, directement et personnellement pour le Seigneur, de sorte qu’il puisse entendre ce qui n’est que pour lui seul ? C’est le mot final qui rappelle à la fiancée que son désir principal doit être de lui parler avec des accents d’amour personnel. Cette dernière parole nous est bien nécessaire. Une réelle intimité avec le Seigneur est peut-être ce qui nous manque le plus, et c’est ce qu’il recherche par-dessus tout. Il désire de nous une expression d’amour qui soit pour lui seul.

 

 

L’adieu

 

C’est en face de ce dernier verset (v.14) qu’un commentateur, M. Réville, a le courage, pour ne pas dire plus, de terminer son analyse du poème par ces mots : « Le Cantique des cantiques se termine donc (!) tout naturellement par la réunion paisible des deux amants. » Nous ne lui envions pas sa satisfaction.

 

Non, répétons-le, au lieu d’un chant d’amour et d’union si ardemment attendu et réclamé, nous assistons à un adieu. Douloureuse surprise ! 

Sulammith congédie son bien-aimé en le renvoyant sur les montagnes des aromates, où il fait son séjour habituel (voyez 2.17). C’est comme si elle voulait dire : « Dans ces jardins n’est pas ta demeure ! Laisse-moi, moi qui ne puis te suivre, et remonte sur tes plateaux parfumés ». Elle renonce à le suivre elle-même. Elle est retenue encore dans ces jardins, dans ce domaine inférieur où règne le monarque. Mais lui, le bien-aimé, rien ne l’arrête. Qu’il prenne son essor ! Qu’il rentre dans sa vraie sphère ! Qu’il s’en aille respirer l’air pur de la liberté parfaite !

 

 

Le temps n’est pas encore venu…

 

Il y a ici un sentiment fortement exprimé : le temps n’est pas encore arrivé où peut se réaliser l’union figurée plus haut de la jeune fille et de son bien-aimé, c’est-à-dire d’Israël avec l’Eternel. Ce n’est pas encore le moment où l’Eternel peut venir habiter en Israël et être pleinement le Berger et le roi de son peuple. Un intervalle plus ou moins long doit séparer ce qui n’est que l’apparition typique du royaume divin sur la terre. Le vrai Berger, le Messie, doit pour le moment laisser la place au roi terrestre – typifié par Salomon – jusqu’à ce que le terrain soit préparé pour sa propre apparition. En attendant, il doit se retirer dans une demeure supérieure, où Sulammith ne peut le suivre. Cette demeure est appelée par la jeune fille la « montagne des aromates ». Elle n’est naturellement que l’image de la résidence céleste de l’Eternel, d’où il descendra pour s’unir à Israël et par là même à toute l’humanité.

 

 

Et pour l’Eglise ?

 

Pour nous, son Eglise, nous soupirons après le jour où il paraîtra, ce jour glorieux où il sera contemplé par tous ceux qui croient (2 Thessaloniciens 1.10). Unis à l’Esprit éternel, nous intercédons selon la volonté de Dieu, nous prions avec ardeur et disons : Viens !... Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » (Apocalypse 22.17, 20). Nous attendons, nous désirons avec ardeur la venue du jour de Dieu. Quand il viendra nous chercher, nous serons enlevés à sa rencontre dans les airs, et nous serons pour toujours avec lui. Nous serons parvenus à la plénitude. Vêtus de fin lin, éclatant et pur, nous, ses rachetés, lui seront alors présentés « san tache, sans ride, ni rien de semblable (Ephésiens 5.27). Préparés par le Seigneur dans la fournaise, les membres de l’Epouse seront devenus clairs comme le cristal, transparents comme le verre. Notre corps d’humiliation sera transformé à l’image du corps glorieux de notre Seigneur ressuscité. Nous verrons concrètement ce que nous percevions jusqu’alors par la foi. La louange remplacera la prière. Nous le servirons là où le péché n’est pas. Avec notre Bien-aimé, nous régnerons aux siècles des siècles, et Dieu sera tout en tous !

 

Ce livre précieux du Cantique des cantiques laisse sur nos cœurs une impression finale de la venue du Seigneur. 

Quel jour ce sera ! Ô cher Seigneur, viens vite ! 

 

Paul BALLIERE

 

FIN DES ETUDES SUR LE CANTIQUE DES CANTIQUES

 

 

 

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