LA VOCATION D’ADAM
Lecture biblique : Genèse 1.26 à 2.17
C’est ici une vocation parfaite qui, par plus d’un point, ressemble à celle de Jésus-Christ. Cette vocation est à la fois générale, puisqu’elle est celle de l’homme, et particulière puisqu’elle est celle d’Adam.
La vocation d’Adam précède et détermine la création
Genèse 1.26.
L’homme est créé pour Dieu. La créature appartient de droit au Créateur. Ne pas répondre à l’appel de Dieu, c’est voler ce qui lui appartient. Nous retrouvons cette pensée révélée à ceux qui ont répondu à l’appel de Dieu : Psaume 22.11 ; Esaïe 49.1-3, 5 ; Jérémie 1.5 ; Luc 1.13-15 ; Galates 1.15-16.
Il se peut que cette mise à part se manifeste dès la plus tendre enfance, mais il se peut aussi qu’elle soit complètement cachée, recouverte par le péché, jusqu’à ce que la personne se convertisse au Seigneur.
Dans un sens général, tout homme est donc créé pour Dieu, qu’il en soit conscient ou non.
Dans un sens particulier, la vocation pour un service spécial, précède souvent, si ce n’est toujours, l’heure même de la naissance.
Cette vocation est l’œuvre du bon plaisir de Dieu
« Faisons » (Genèse 1.26). Il y a là l’expression de la souveraineté de Dieu. Lorsque la grâce nous est faite de comprendre que nous sommes appelés de Dieu, il ne convient pas de nous demander « pourquoi » nous sommes appelés, mais d’apprendre et de conserver une attitude d’humilité et d’adoration.
Cette vocation implique un don
« Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Genèse 1.26).
Ici, il semble que ce don soit naturel. Il l’est en ce qu’il appartient à la nature même de l’homme.
Pour nous, il ne peut être question de dons naturels puisque cette ressemblance a été détruite en nous par le péché. Nous aurons souvent l’occasion de découvrir dans cette étude que les dons naturels sont davantage des obstacles que des éléments constitutifs de notre vocation. Mais en regardant de plus près à notre texte, nous découvrons que cette ressemblance est aussi d’ordre surnaturel puisqu’elle est en l’homme l’œuvre de Dieu.
Cette vocation n’est pas seulement un appel à être,
elle est aussi un appel à faire
Remarquons que la notion d’être et celle de faire sont intimement liées en Adam. Il est créé pour dominer : « et qu’il domine » (Genèse 1.26). Le service qui a pour premier élément un appel extérieur à l’homme (l’appel de Dieu) doit avoir pour force la puissance de la vie intérieure. Le service est fécond non dans la mesure de l’effort mais dans celle de la consécration.
Dieu attache plus d’importance à ce que nous sommes qu’à ce que nous faisons. La vocation elle-même ne trouve sa plénitude d’expression que dans la réalité et la profondeur de la vie intérieure.
« Et qu’il domine »
Genèse 1.26.
Considérons maintenant la tâche particulière confiée à Adam : dominer et assujettir.
A chaque homme, Dieu donne une tâche particulière. Tous les ministères ne sont pas identiques. Ils se complètent les uns les autres. Celui qui sert Dieu doit être fidèle à l’appel reçu. Faire autre chose que ce que Dieu nous commande, même avec zèle, dans le but de bien faire, c’est ne pas faire ce qu’il veut et, dans un sens, perdre sa vocation. Adam doit dominer, multiplier, remplir la terre et l’assujettir : Genèse 1.26, 28.
La bénédiction de Dieu
« Dieu les bénit » (Genèse 1.28).
On peut se demander pourquoi l’homme créé parfait par et pour Dieu avait encore besoin d’une bénédiction. Il y a là l’une des plus importantes leçons se rattachant à la vocation. A toute vocation, de quelque nature qu’elle soit, tant en ce qui concerne son origine que sa tâche, le sceau de Dieu doit lui être apposé, c’est-à-dire une marque visible de tous, le contact que l’on a avec Dieu.
Un renouvellement constant dans le baptême du Saint-Esprit et dans l’onction divine, est ressenti par les chrétiens spirituels. Les résultats du ministère, les fruits portés, ils sont le sceau de Dieu sur le serviteur : Matthieu 11.2-5 ; 1 Corinthiens 9.2 ; 1 Corinthiens 12.12. Il s’agit d’une bénédiction divine et non pas d’un don naturel sanctifié.
Les privilèges de la vocation
« Voici, je vous donne... » (Genèse 1.29).
Toute vocation possède ses responsabilités, mais aussi ses privilèges. Dieu donne une part à Adam. Il s’occupe de lui, il prend soin de lui. Le travail d’Adam est de servir Dieu. Dieu, alors, s’occupera d’Adam. La tâche lui sera facile pour autant qu’il marchera dans l’obéissance.
Voyez Matthieu 6.31-34 ; Philippiens 4.19.
Mais, évidemment, les privilèges matériels dont il est question dans les textes ci-dessus n’épuisent pas les privilèges spirituels et les récompenses de la vocation : Daniel 12.3, 13 ; 1 Thessaloniciens 2.19 ; 2 Corinthiens 1.14.
Être là où Dieu nous veut
« L’Éternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Éden... » (Genèse 2.15).
La vocation est un appel de la part de Dieu qui se perpétue, et auquel l’homme se doit de répondre de plus en plus complètement par l’obéissance et la consécration.
Cette vocation ne trouve son plein épanouissement qu’à l’endroit pour lequel Dieu la suscite. Comme il faut à chaque plante un terrain propre, chaque ministère a sa sphère d’action. Comme chaque pierre d’un édifice a sa place dans la construction, comme chaque membre a sa place dans notre corps, chaque chrétien et chaque service ont leur place dans le Corps de Christ, l’Eglise. Dieu est un Dieu d’ordre : 1 Corinthiens 12.18, 28. Être là où Dieu nous veut, c’est être là où notre vocation nous appelle. Adam fut placé par Dieu à un endroit déterminé. Sa vocation et ses dons correspondaient à la tâche qui lui fut donnée à cet endroit.
Si sincèrement nous voulons ce que Dieu veut, comme il veut et quand il veut, il nous placera là où il nous veut à son service. Ne perdons jamais de vue l’importante nécessité d’être dans la volonté de Dieu. Cela est infiniment mieux que le succès. Que Dieu nous accorde la grâce de l’aimer toujours plus, et de l’aimer plus que le service !
Le caractère particulier de chaque vocation
« ...Pour le cultiver et pour le garder » (Genèse 2.15).
Nous avons vu en Genèse 1.28, la vocation générale. Ici (Genèse 2.15), il est question de la vocation particulière qui est propre à Adam. Il convient de bien délimiter ces deux choses : tous reçoivent la vocation générale à des degrés différents. Ensuite, chacun reçoit dans un sens restreint, une vocation particulière. Exemple : Romains 12.4-8. Les versets 4-5 nous parlent de la vocation générale ; les versets 6-8 font allusion à la vocation particulière.
Il n’y en a que quelques-uns qui reçoivent une vocation au sens étroit du terme (le ministère de la prédication). Cela correspond à la sagesse de Dieu (Jacques 3.1).
La vocation d’Adam correspondait à une vocation « pastorale » : cultiver, c’est-à-dire favoriser la croissance des plantes, et garder, c’est-à-dire veiller à leur préservation, et à la sécurité du jardin.
Cultiver : Éphésiens 4.11-15
Garder : Actes 20.28-31 ; 1 Pierre 5.1-3
La collaboration dans le service
« Je lui ferai une aide » (Genèse 2.18).
Il est dans la pensée de Dieu d’unir ses serviteurs dans une même tâche. Jésus choisit des disciples et les envoya deux à deux : Matthieu 10.2-4 : « Simon, appelé Pierre ET André etc. » ; Marc 6.7 ; Luc 10.1 ; Actes 13.2 ; Actes 15.39-40 ; Ecclésiaste 4.9-10, 12a.
Les hommes qui prétendent servir Dieu seuls, sont souvent vraiment seuls. L’histoire chrétienne est remplie de collaborateurs célèbres qui, dans leur communion, trouvèrent une force plus grande pour le service du Maître, l’un complétant et corrigeant l’autre : Moody et Sankey, John et Charles Wesley etc.
La part d’initiative personnelle dans l’exercice de la vocation
Genèse 2.19
Le service auquel Dieu nous appelle n’est pas un service d’esclave mais de collaborateur : 1 Corinthiens 3.9a. Dieu veut faire collaborer Adam à son œuvre de création dans les limites de ses possibilités.
Dieu nous laisse, pour cela, une certaine initiative. Il serait vain de méconnaître cette réalité. Le Seigneur s’attend à ce que nous employions l’intelligence qu’il nous a donnée et que nous en usions dans le cadre de sa volonté : 1 Corinthiens 16.5-9, 12 ; Actes 15.36-38
Veiller pour ne pas détruire la vocation
Genèse 3.24
Hélas ! Adam perdit sa vocation par sa désobéissance. La désobéissance amoindrit et peut même détruire la vocation, à moins que le repentir, la confession et une nouvelle consécration ne viennent redonner ce qui a été perdu. Quelle leçon et quel avertissement !
Écrire commentaire