DOSSIER : NOËL
EMMANUEL, HERODE, LES MAGES,
JOSEPH ET LES SCRIBES
Lecture biblique : Matthieu 1 et 2
Première présentation du Seigneur Jésus à Israël, comme l’enfant né à Bethléhem, la ville de David – selon le prophète Michée.
Quelle force et quelle autorité ne trouvons-nous pas dans ce nom d'Emmanuel, « Dieu avec nous » ! Nos âmes ont besoin d'en être pénétrées, car « Dieu avec nous » est une pensée, un fait ou un mystère, devant quoi tout doit s’effacer. Nous en connaissons trop peu la valeur et la puissance. Hérode, le misérable acteur qui joue le rôle principal dans l'action du chapitre 2, ne connaissait rien de ce nom. L'amour passionné du monde possédait son cœur. Les choses invisibles avaient été mises à sa portée ; le monde des esprits et de la gloire, le monde qui compte pour la foi, le monde de Dieu et de ses anges avait été présenté à ses yeux et à ses oreilles. L'étoile, d’après le rapport des mages, ainsi que l'oracle du prophète, par l'interprétation des scribes, l'avaient fait entrer en contact avec lui. Mais ce monde-là dérangeait tous les plans d'Hérode. Son cœur refusait d'y prendre place ; car il n’avait rien appris de l'autorité suprême, mais exclusive, de ce seul mot : « Emmanuel ».
Les mages, au contraire, l'avaient heureusement appris. L'étoile les gouvernait. À son commandement ils s'étaient levés pour entreprendre un voyage long, en pays inconnu, mais dont le but était « Emmanuel ». Leurs âmes s'étaient soumises à l’autorité de la révélation de Dieu. Elle avait opéré en eux. L'intelligence et les décisions, les victoires et les consolations de la foi sont mises en évidence dans ce compte-rendu rapide de la visite des mages. C’est une histoire qui, dans sa mesure, peut prendre place à côté de celle d’Etienne en Actes 7. Toutes deux sont courtes mais brillantes.
Dans ces deux chapitres, Joseph lui aussi illustre la vie de la foi, non sans doute au même degré, mais suivant le principe : « Je me suis hâté, et je n'ai point différé de garder tes commandements » (Ps. 119.60). Il peut y avoir en Joseph de la crainte et de l’infirmité, mais Dieu y fait face avec ses ressources, de même qu'il répond à la foi résolue et victorieuse des hommes de l'Orient par ses consolations. Joseph, ayant appris qu'Archélaüs régnait en Judée, à la place d'Hérode son père, craint d'y retourner, et Dieu en considération de ses craintes le dirige par un songe vers la Galilée. Je suppose que nous sommes beaucoup à avoir expérimenté, dans nos circonstances personnelles, la même tendresse et les mêmes égards pour notre faiblesse. Quand, par manque de foi, ou de cœur pour Jésus, nous ne pouvions nous élever jusqu'à lui, il est venu dans sa providence nous rencontrer à notre niveau à nous.
Les scribes aussi, dans ce chapitre 2, peuvent nous donner une leçon profitable, bien que pénible et humiliante. Ils manifestent la sécheresse de cœur qui accompagne une connaissance purement intellectuelle de l’Ecriture. Se servant de la Parole ils enseignent leur chemin aux pauvres voyageurs, mais sans faire un pas avec eux, bien qu'il se soit agi d'aller vers Celui qui, suivant leur prophète, devait naître à Bethléhem. Ils laissent ces pèlerins, des hommes de Dieu, aller seuls; eux-mêmes n'ont aucun besoin. Quel terrible tableau nous est donné là, et quel solennel avertissement pour nous !
J.G. BELLETT
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