LA TACTIQUE DE L’ADVERSAIRE (4° partie)

  

LA TACTIQUE DE L’ADVERSAIRE

(4° partie)

 

 

4. L’accusateur  

 

Entrevoyant le triomphe final, Jean s’écrie : « Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit », Apoc. 12. 10.  

 

Au tribunal de Dieu, le premier et le principal des pécheurs ose, avec un aplomb sans pareil, se poser en défenseur de la loi violée par nos transgressions. Sur cette base, il réclame que le souverain juge venge sa sainteté et sa justice. Par exemple, il prétend démasquer ce qu'il y aurait d’intéressé et d'hypocrite dans la piété de Job 1.9-11. Dans la scène de Zacharie 3.1-7, il accuse Josué, le souverain sacrificateur qui se tient en présence de l'Eternel couvert de vêtements sales — alors que la loi exigeait d’un tel personnage une pureté totale. L’accusation de Satan n’est donc que trop fondée; elle l’est également à notre égard lorsqu'elle fait état de nos désobéissances et de nos souillures. Sur cette base-là, Josué et nous-mêmes serions sûrs d’être justement condamnés. Mais Zacharie ajoute : « L’Eternel dit à Satan : Que l'Eternel te réprime… Lui qui a choisi Jérusalem ! N'est-ce pas là un tison arraché du feu ? » C'est-à-dire que Dieu, loin de nous frapper sur le terrain de la loi, nous sauve sur celui de l’élection et de la grâce, qui nous arrache comme des tisons au feu du jugement mérité. L'ange de l'Eternel, représentant ici Jésus, notre avocat (1 Jean 2.1), intervient alors en disant : « Otez-lui les vêtements sales! Vois, je t’enlève ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête. Je dis: Qu'on mette sur sa tête un turban pur ! » (celui qui était exigé par Ex. 28.6-38; 29.6). Cela signifie que Jésus seul, notre tout puissant intercesseur, peut réduire au silence l’accusateur par le fait qu'Il a accompli toute la loi, vengé la justice divine, et expié toutes nos iniquités. Et lorsque nous sommes mis à l'épreuve sur les instances de l’adversaire, le Seigneur nous dit comme à Pierre: « Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille point », Luc 22.31-32.  

 

C'est souvent aussi au tribunal de notre conscience que Satan nous harcèle de ses accusations. Ce qu'il dit n’est souvent que trop vrai : il nous rappelle toutes les fautes commises et voudrait nous persuader qu’il n’y a plus de salut possible pour nous. Nous connaissons d’ailleurs sa tactique : avant la chute il nous assure que la désobéissance sera minime et sans conséquence; dès après la chute, il grossit démesurément cette même faute comme si elle ne devait jamais trouver de pardon. C’est ainsi qu'il persuade bien des chrétiens, un moment infidèles, qu'ils ont commis le péché irrémissible. Toutefois, un pécheur repris devant Dieu et devant les hommes ne doit pas s’abandonner au découragement ni à une tristesse excessive, 2 Cor. 2.6-11. « La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort » (et souvent le suicide) 2 Cor. 7.9-10. Si le coupable regrette sa faute et soupire après le pardon et la grâce de Dieu, qu’il vienne à lui sans crainte : il n’a pas commis le péché irrémissible qui consiste dans le refus obstiné du pardon. Le sang de Christ suffit à laver parfaitement quiconque confesse sincèrement ses fautes, et il purifiera jusqu’à notre conscience des œuvres mortes, 1 Jean 1.7-2.2; Hébr. 9.14.    

 

Enfin, c’est devant le tribunal de l'opinion publique que l’ennemi dénonce nos plus petites inconséquences. Nous devrions y penser plus souvent et nous souvenir des paroles de Paul : « Je veux donc que les jeunes (veuves) se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles dirigent leur maison, qu’elles ne donnent à l’adversaire aucune occasion de médire; car déjà quelques-unes se sont détournées pour suivre Satan», 1 Tim. 5.14-15. L’apôtre donne encore des conseils de sainteté pratique aux vieillards,  aux femmes, aux jeunes, à Tite lui-même, « afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée… afin que l'adversaire soit confus, n'ayant aucun mal à dire de nous », Tite 2.5,8.    

David, par son crime, avait fait blasphémer les ennemis de l'Eternel, 2 Sam. 12. 14, et les Juifs infidèles déshonoraient le nom de Dieu parmi les païens, Rom. 2.24. Et qui est le plus empressé à crier sur les toits les scandales des chrétiens, en y ajoutant force calomnies, sinon notre plus grand ennemi ? Veillons donc à ne pas lui en donner l’occasion. 

 

René PACHE 

 

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