LA DISPARITION DES OISEAUX ?...

 

 

LA DISPARITION DES OISEAUX ?...

 

 

Le Psaume 103 et le Psaume 104 forment une paire significative. Les deux sont des invitations à la louange. Et tous deux commencent et finissent par la même formule : « Que tout mon être loue l'Éternel ». Mais le Psaume 103 loue la bonté de Dieu qui nous donne son salut, qui pardonne nos péchés et qui garde son alliance, alors que le Psaume 104 célèbre la grandeur de Dieu dans sa création, qui a formé le ciel, la terre et la mer, et qui soutient ses créatures en leur accordant vie et nourriture.  

Dans la liste qu’il donne de la faune, l’auteur du Psaume 104 met les oiseaux en bonne position puisqu'il les mentionne deux fois (v.12 et 17), en évoquant leurs principales activités, le chant et l’usage d’un nid:  

 

« Les oiseaux nichent sur leurs rives, chantant à l'abri du feuillage... C’est là (dans les arbres) que nichent les oiseaux et la cigogne a sa demeure là, sur les branches des cyprès. »  

 

N'y aurait-il pas là trace d’une perspective écologique précoce, c’est-à-dire, qui se soucie de l’environnement naturel des créatures ? Dieu plante et arrose les arbres ; les oiseaux y nichent et y chantent. En effet, toutes les créatures dépendent de leur environnement, et la perte de l'habitat est la cause majeure de la disparition des espèces.  

Au septième siècle avant Jésus-Christ, Jérémie a dépeint, au milieu de ses prédictions, les maux liés à la destruction de l’habitat. Jérémie cumulait les rôles de patriote et de prophète, et cela lui causait beaucoup d’angoisse. Il était déchiré entre son amour patriotique et l'obligation, en tant que prophète, d'annoncer l’imminence du jugement divin sur son pays. Si le peuple s’entêtait dans son refus de se repentir, pleurait-il, l’armée de Babylone l’envahirait par le nord et dévasterait le pays. Il a répété quatre fois sa déclaration : « Je regardais ». Il regardait la terre et le ciel, les monts et les collines, la cité et le ciel, les vergers et les villes, et chaque fois, il ne voyait que destruction. La terre était de nouveau devenue « informe et vide », étant retournée au chaos primitif de Genèse 1.2 ; les cieux s’étaient obscurcis, comme ils l’étaient avant que Dieu ne dise : « que la lumière soit » (Genèse 1.3) ; les montagnes tremblaient et les collines   chancelaient. Le pire était qu’il n’y avait pas d'hommes, et qu’il n’y avait pas d'oiseaux, car tous « les oiseaux se sont enfuis ». Pourquoi ? Parce que « la campagne fertile n’est plus qu’un grand désert » et que « toutes les villes sont démolies par devant l'Éternel, à cause de son ardente colère ».  

Nous ferions bien de réfléchir à l’avertissement de Jérémie d’un possible retour au chaos d’avant la création, aux ténèbres et à la dévastation. L'une des bénédictions de Dieu lors de la création était l’apparition des oiseaux qui « volent dans le ciel, au-dessus de la terre » (Genèse 1.20) ; l’un de ses jugements serait leur disparition.  

Prenons donc la résolution de faire tout ce que nous pouvons pour protéger et préserver l’environnement unique que Dieu nous a donné, et nous pourrons ainsi continuer à jouir de sa « biodiversité », dont certains éléments, et non des moindres, sont ces fascinants oiseaux.

 

John STOTT 

 

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