LE SACRIFICE D’ACTIONS DE GRÂCES
Lectures bibliques : Lévitique 3 ; 7.11-36
Je rappellerai à mes lecteurs la signification des sacrifices étudiés précédemment : L’holocauste est le type de Christ s’offrant à Dieu dans sa mort. Il s’offre lui-même, sans tache, pur, innocent.
L’offrande est le type de Christ s’offrant à Dieu dans sa vie. C’est pourquoi, ce sacrifice est non sanglant. Il accompagnait presque toujours l’holocauste (voyez Nombres 15).
Découvrons ici l’enseignement de la Parole de Dieu concernant le sacrifice d’actions de grâces, encore appelé sacrifice de prospérité, sacrifice de paix, sacrifice pacifique, ou encore sacrifice de communion.
Comment ne pas nous projeter dans l’enseignement de l’apôtre Paul ?
« Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié… Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. » (Ephésiens 2.13-14, 17-18)
Ce sacrifice d’actions de grâces était offert par reconnaissance, ou en accomplissement d’un vœu, ou encore comme offrande volontaire :
« Si quelqu'un l'offre par reconnaissance… Si quelqu'un offre un sacrifice pour l'accomplissement d'un vœu ou comme offrande volontaire… » (Lévitique 7.12, 16)
La pensée principale de ce sacrifice est la communion de l’adorateur. C’est en cela que le sacrifice d’actions de grâces diffère de l’holocauste, où tout était pour Dieu, toute la victime était entièrement brûlée sur l’autel. Symboliquement, le sacrifice d’actions de grâces nous parle de Christ, objet de la communion de l’adorateur.
Le sacrifice d’action diffère également de l’offrande. Ici, il est question d’un sacrifice sanglant ; car sans effusion de sang, il ne peut y avoir de participation à la vie sainte de Jésus-Christ et, par conséquent, il n’y a pas de communion possible avec Dieu. « … Jésus-Christ notre Seigneur, en qui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance. » (Ephésiens 3.12)
Mâle ou femelle
« Lorsque quelqu'un offrira à l'Éternel un sacrifice d'actions de grâces: S'il offre du gros bétail, mâle ou femelle… » (3.1)
Pourquoi ? Notez la différence avec l’holocauste, où la victime devait être un mâle (1.3, 10). Rappelons une fois encore que dans ce sacrifice, tout était pour Dieu, symbole de Christ s’offrant à Dieu dans sa mort.
Dans le sacrifice d’actions de grâces, il est question de la capacité de l’homme à jouir du sacrifice du Seigneur Jésus. L’adoration peut être, hélas, plus ou moins faible et imparfaite. Nous sommes au bénéfice d’une tolérance et d’une compassion divines.
Rituel du sacrifice
« Il posera sa main sur la tête de la victime, qu'il égorgera à l'entrée de la tente d'assignation; et les sacrificateurs, fils d'Aaron, répandront le sang sur l'autel tout autour. » (3.2)
Nous connaissons maintenant les détails du rituel et leur signification. Je renvoie mes lecteurs à l’article consacré à l’holocauste.
Toute la victime n’était pas brûlée
« De ce sacrifice d'actions de grâces, il offrira en sacrifice consumé par le feu devant l'Éternel: la graisse qui couvre les entrailles et toute celle qui y est attachée; les deux rognons, et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs, et le grand lobe du foie, qu'il détachera près des rognons. Les fils d'Aaron brûleront cela sur l'autel, par-dessus l'holocauste qui sera sur le bois mis au feu. C'est un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. » (3.3-5)
Il y avait une part pour les sacrificateurs et pour celui qui offrait le sacrifice d’actions de grâces. Notez toutefois que là aussi, le meilleur était pour Dieu. Cela signifie que Dieu seul peut apprécier à sa juste valeur l’œuvre accomplie par Jésus-Christ, à la croix.
L’intérieur de la victime était offert à Dieu. Dans le ministère terrestre de Christ, jusqu’à la mort à Golgotha, ses forces cachées, ses tendres sympathies étaient pour Dieu seul.
On brûlait les parties du sacrifice d’actions de grâces par-dessus l’holocauste. Quelle image de l’œuvre complète de Christ au calvaire ? Dans le sacrifice de Christ sur la croix, tout est lié. Mes amis, il n’y a pas d’actions de grâces, de reconnaissance, de paix, de prospérité, sans l’acceptation de l’œuvre de Jésus à la croix, et sans foi en son sacrifice.
Lien entre action de grâces et offrande
« Si quelqu'un l'offre par reconnaissance, il offrira, avec le sacrifice d'actions de grâces, des gâteaux sans levain pétris à l'huile, des galettes sans levain arrosées d'huile, et des gâteaux de fleur de farine frite et pétris à l'huile. A ces gâteaux il ajoutera du pain levé pour son offrande, avec son sacrifice de reconnaissance et d'actions de grâces. On présentera par élévation à l'Éternel une portion de chaque offrande; elle sera pour le sacrificateur qui a répandu le sang de la victime d'actions de grâces. » (7.12-14)
On offrait du pain sans levain, et du pain levé. La Parole de Dieu souligne ici un équilibre nécessaire :
Certains ne voient que le sang de la victime 7.14). Ils se noient dans la grâce. Ils n’ont aucune conscience de leurs péchés, et de leurs imperfections.
D’autres ne voient que le pain levé (7.13). Ceux-là sont privés de la joie de la communion avec Dieu parce qu’ils voient toujours leurs fautes, sans pouvoir contempler le sang purificateur.
Que dit l’Ecriture ? « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. » (Romains 5.1-2). Nous trouvons ce même équilibre dans l’enseignement de l’apôtre Jean : « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1.8-9). Nous avons la paix avec Dieu par Jésus-Christ, mais nous ne sommes pas sans péchés. Il nous convient donc de confesser tout péché dont nous avons conscience, et de vivre ensuite dans la foi en la grâce de Dieu.
Une communion renouvelée
« La chair du sacrifice de reconnaissance et d'actions de grâces sera mangée le jour où il est offert; on n'en laissera rien jusqu'au matin. Si quelqu'un offre un sacrifice pour l'accomplissement d'un vœu ou comme offrande volontaire, la victime sera mangée le jour où il l'offrira, et ce qui en restera sera mangé le lendemain. Ce qui restera de la chair de la victime sera brûlé au feu le troisième jour. Dans le cas où l'on mangerait de la chair de son sacrifice d'actions de grâces le troisième jour, le sacrifice ne sera point agréé; il n'en sera pas tenu compte à celui qui l'a offert; ce sera une chose infecte, et quiconque en mangera restera chargé de sa faute. » (7.15-18)
Notre communion avec Dieu doit être sans cesse renouvelée. Sinon, c’est « une chose infecte » (v.18). Il ne doit pas y avoir d’écart entre le sacrifice et le repas de communion. Comprenons-nous la signification profonde de ces choses ? Tant d’actes de « piété » sont en réalité détachés de Jésus-Christ. Paul parle des derniers jours, où il y aura des temps difficiles, les hommes « ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. » (2 Timothée 3.5). Jésus dit à l’église de Sardes : « Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort » (Apocalypse 3.1). Il nous faut une vie de chaque jour, dans la force spirituelle de l’Esprit.
Mélange impossible
« La chair qui a touché quelque chose d'impur ne sera point mangée: elle sera brûlée au feu. Tout homme pur peut manger de la chair; mais celui qui, se trouvant en état d'impureté, mangera de la chair du sacrifice d'actions de grâces qui appartient à l'Éternel, celui-là sera retranché de son peuple. Et celui qui touchera quelque chose d'impur, une souillure humaine, un animal impur, ou quoi que ce soit d'impur, et qui mangera de la chair du sacrifice d'actions de grâces qui appartient à l'Éternel, celui-là sera retranché de son peuple. » (7.19-21)
La souillure est incompatible avec la communion de Dieu ; elle est incompatible avec la paix et la prospérité. Il ne doit pas y avoir de mélange des choses de Dieu avec celles du monde. Notez bien que la Parole de Dieu montre ici l’impureté provenant de nous-mêmes, de nos pensées, de nos sentiments, et de tant d’autres manifestations de la chair (v.20) ; mais elle fait aussi allusion à l’impureté contractée avec les choses extérieures (nos relations avec le monde, v.21).
Le jugement de Dieu est sévère : « Celui-là sera retranché de son peuple » (v.20).
Pensons à ce qu’écrivait Paul : « C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur… Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts. » (1 Corinthiens 11.27, 29-30)
Nous nourrir de Jésus
7.28-36.
Au-delà de l’ombre des choses à venir, nous sommes appelés, nous, le peuple de la nouvelle alliance, à nous nourrir de Jésus. Prenons donc notre part dans le sacrifice, ne nous privons pas d’une communion bénie avec notre Sauveur et Seigneur. Trop souvent, nous ressassons nos problèmes, nos soucis, nos souffrances, nos frustrations, nos déceptions. Nourrissons-nous plutôt d’actions de grâces, de la paix, et de la prospérité en Christ.
Le verset 30 fait mention de la « poitrine » : « Il apportera de ses propres mains ce qui doit être consumé par le feu devant l'Éternel; il apportera la graisse avec la poitrine, la poitrine pour l'agiter de côté et d'autre devant l'Éternel ». La poitrine évoque les affections. Lors du souper précédant la Pâque « un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus » (Jean 13.23).
Le verset 32 parle de l’épaule droite : « Dans vos sacrifices d'actions de grâces, vous donnerez au sacrificateur l'épaule droite, en la présentant par élévation ». L’épaule est symbole de puissance. Souvenons-nous de la promesse messianique : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule » (Esaïe 9.5).
Notre communion a deux dimensions :
L’une est verticale ; c’est notre communion avec Dieu. « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1.3) ; et encore : « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus Christ notre Seigneur » (1 Corinthiens 1.9).
L’autre est horizontale ; c’est notre communion avec les frères. « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7) ; et encore : « Voici, oh! qu'il est agréable, qu'il est doux pour des frères de demeurer ensemble! » (Psaume 133.1).
Ces deux dimensions de la communion vont ensemble. Il n’y a pas de communion possible avec les frères, s’il n’y a pas de communion avec Dieu : « Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses commandements » (1 Jean 5.2). Mais il n’y a pas de communion possible avec Dieu, s’il n’y a pas de communion avec les frères : « Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? » (1 Jean 4.20).
« Telle est la loi… du sacrifice d’actions de grâces » (Lévitique 7.37).
Paul BALLIERE
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