LE CORBEAU, L’UN DES OISEAUX LES PLUS INTELLIGENTS

 

 

LE CORBEAU, L’UN DES OISEAUX LES PLUS INTELLIGENTS

 

 

« Et la parole de l'Éternel fut adressée à Élie, en ces mots: Pars d'ici, dirige-toi vers l'orient, et cache-toi près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de l'eau du torrent, et j'ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là. Il partit et fit selon la parole de l'Éternel, et il alla s'établir près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait de l'eau du torrent » (1 Rois 17.2-6).

 

Si l’on se fie à l’expression « avoir une cervelle d’oiseau », on comprend très vite que, dans la culture populaire, les oiseaux ne sont pas toujours associés à l’intelligence. Il ne faut toutefois pas tous les mettre dans le même panier : les corbeaux – et leurs proches cousins – ont prouvé à maintes reprises qu’ils font partie des espèces les plus brillantes de la nature ! 

 On dit du corbeau qu’il est l’un des oiseaux les plus intelligents. Il est vrai qu’il possède des capacités étonnantes et se démarque des autres oiseaux, et des autres animaux.

 

 

Les corbeaux savent reconnaître et différencier les humains

 

Ils n’ont aucun mal à se souvenir des visages et des interactions positives ou négatives qu’ils ont avec certains humains. En plus d’avoir cette acuité visuelle, ils peuvent aussi reconnaître sans mal différentes voix humaines. 

De nombreuses personnes ont ainsi réussi à tisser des liens d’amitié avec des corbeaux, notamment en les nourrissant, et ces liens durent généralement à long terme.

 

 

Ils peuvent utiliser et manipuler des outils

 

Ces oiseaux noirs et fascinants peuvent utiliser des outils pour obtenir de la nourriture. Ils sont même capables d’en fabriquer. Ils savent, par exemple, sélectionner des brindilles de la bonne taille pour construire ce dont ils ont besoin. Ils peuvent aussi façonner des crochets en pliant certains matériaux. C’est d’autant plus étonnant que cela se produit avec des corbeaux jeunes qui n’ont pas eu l’occasion d’apprendre auprès des autres. C’est ce qu’a révélé l’étude de l’université d’Oxford intitulée « Tool-related cognition in New Caledonian crows » (cognition liée aux outils chez les corbeaux de Nouvelle-Calédonie), publiée en janvier 2007 dans la revue « Comparative Cognition et Behavior Reviews ».

Des études ont également conclu que ces oiseaux étaient capables de manipuler des bâtonnets pour attraper des insectes dans des tubes étroits. Auparavant, on pensait que cette faculté était uniquement réservée aux primates. Celle-ci témoigne d’une certaine intelligence chez ces oiseaux. Mais ce n’est pas tout.

 

 

Ils ont la capacité de résoudre des problèmes complexes

 

Associer la bonne couleur ou la bonne forme à une autre, c’est un jeu d’enfant pour les corbeaux, du moins tant qu’il y a de la nourriture en jeu !

Pour tester cette faculté, certaines personnes ont même fabriqué des machines où les corbeaux doivent déposer des objets pour obtenir de la nourriture dans des distributeurs automatiques, et ces oiseaux finissent généralement par s’adonner à ce curieux troc.

 

 

Les corbeaux sont en outre capables de comprendre un lien de cause à effet

 

Ils peuvent déduire que certaines actions entraînent des conséquences.

Ajoutez à cela que cet oiseau a une mémoire exceptionnelle. Il peut se souvenir des visages humains,

 

 

Les stratégies chez les corbeaux

 

Des recherches ont révélé que les corbeaux pouvaient cacher de la nourriture, puis observer discrètement si leurs congénères les épiaient. Quand ils constataient que d’autres oiseaux pouvaient s’emparer de leur ressource, ils étaient plus susceptibles de recommencer à la cacher, ce qui montre qu’ils comprennent les intentions des autres individus.

 

 

Ils se reconnaissent dans un miroir et comprennent le chiffre abstrait « zéro »

 

Le corbeau fait partie des animaux capables de se reconnaître dans un miroir, ce qui indique qu’il présente une certaine conscience de soi. Il a en effet réussi le célèbre « test du miroir ».  On lui a mis une marque rouge, non toxique, dans le cou, une partie non visible directement, mais seulement grâce au reflet. On présente ensuite un miroir à l’oiseau et si celui-ci réagit à la marque en la touchant ou en l’observant, c’est qu’il comprend qu’elle est bien sur lui. Cette capacité était auparavant associée aux grands singes et aux dauphins. Le chien et le chat n’avaient pas réussi le test.

 

Le plus étonnant, selon les chercheurs, c’est que le corbeau comprendrait le concept du zéro, qui est pourtant particulièrement abstrait. En effet, un travail scientifique a été publié le 2 juin 2021 dans « The journal of Neuroscience ». Intitulé « Behavioral and Neuronal Representation of Numerosity Zero in the Crow » (représentation comportementale et neuronale du nombre zéro chez le corbeau), par l’équipe de scientifiques Maximilian E. Kirschhock, Helen M. Ditz et Andreas Nieder, il a consisté à montrer des écrans aux oiseaux. L’un contenait de 0 à 4 points, puis l’autre affichait une image test représentant soit le même nombre de points, soit un nombre différent. Les volatiles étaient entraînés à picorer l’écran ou à bouger la tête si les images correspondaient. Ils devaient rester statiques si les images étaient différentes. C’est ainsi que les chercheurs ont conclu à la compréhension du chiffre zéro par ces animaux.

 

 

La communication entre corbeaux

 

Phénomène assez atypique, alors que la plupart des oiseaux communiquent par la vocalisation, les corbeaux font bien plus : ils peuvent s’envoyer des signes pour transmettre des informations. Ainsi, ils pointent une chose avec leur bec comme un humain le ferait avec son doigt.

Même au niveau de leurs vocalises, ils ont une variété des cris très étendue pour communiquer.  Ils peuvent alerter d’un danger, indiquer la présence de nourriture ou destiner leur chant aux interactions sociales. Leurs cris complexes témoignent d’un niveau d’intelligence communicative particulièrement avancée par rapport aux autres oiseaux.

De même, ils sont capables d’apprendre en observant leurs pairs. Ils peuvent imiter le comportement d’autres corbeaux pour résoudre des problèmes et chercher de la nourriture. Cela rappelle étrangement les capacités d’apprentissage de l’humain !

Dès lors, vous ne serez pas étonné si on vous dit qu’ils sont également capables d’empathie à l’égard des autres volatiles. Ils peuvent même se montrer joueurs !

Enfin, ces oiseaux peuvent travailler ensemble, non seulement pour chasser des proies, mais aussi pour se défendre contre un prédateur.  Leur coopération exige de la communication et une compréhension des rôles de chacun, une sorte « d’esprit d’équipe » assez rare dans le règne animal et signe d’un niveau d’avancement étonnant.

Ces oiseaux peuvent d’ailleurs constituer de grands rassemblements. 

Enfin, ces animaux se sont particulièrement bien adaptés à l’urbanisation. Ils ont appris rapidement à éviter les voitures. Il a même été observé qu’ils utilisent les feux de signalisation pour leur nourriture. Au Japon, on les a vus envoyer des noix sur les routes, au niveau des passages piéton devant les véhicules, s’envoler quand le feu passe au vert, puis revenir quand il est rouge pour récupérer leur aliment cassé ! Utiliser les voitures comme casse-noix exige un niveau d’intelligence incroyablement développé. Leurs capacités d’adaptation sont… étonnantes !

 

 

Leur structure cérébrale, une explication de leur génie

 

L’intelligence du corbeau proviendrait d’une morphologie très particulière de son cerveau. En effet, il possèderait un nombre particulièrement élevé d’interneurones. On appelle aussi ces cellules neurones d’association. Elles sont placées entre les neurones sensoriels et les neurones moteurs et sont particulièrement impliquées dans la prise de décision, c’est-à-dire dans le processus qui va de l’évaluation des risques jusqu’à la planification des tâches. Ces neurones se chargent de transmettre les informations entre les différents réseaux. Des chercheurs ont étudié six espèces de volatiles, parmi lesquels des autruches, des pigeons et des corbeaux. Ce sont ces derniers qui battent le record en nombre d’interneurones. Le corbeau est doté de 290 millions de ces cellules (contre 40 millions chez le poulet ou le pigeon et 124 chez l’autruche, par exemple). Ce qui a étonné les scientifiques, c’est que le cerveau du corbeau soit deux fois plus léger que celui de l’autruche.

Le saviez-vous ? L’être humain possède 1,3 milliard d’interneurones.

Par ailleurs, une zone du cerveau est spécialisée chez l’humain dans les tâches élaborées, complexes, comme la mémoire, le langage, le comportement social, la planification ou la résolution de problèmes, c’est le cortex. De nombreux oiseaux et mammifères sont dotés d’une zone semblable, le pallium. Or chez les corvidés, le pallium est relativement gros par rapport à la taille globale de leur cerveau, ce qui est comparable aux humains et aux singes. Des études rattachent le pallium à tout ce qui est mémoire et planification. Cela expliquerait donc les capacités extraordinaires du corbeau.

 

Pourquoi Dieu a-t-il ordonné aux corbeaux de nourrir le prophète Elie, « près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain » ? Pourquoi les corbeaux apportaient-ils au prophète du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir ? 

 

Je vous le demande !  

 

 

 

 

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