UNE VOCATION GÂCHEE

 

 

UNE VOCATION GÂCHEE

 

La désobéissance

 

Nous sommes arrivés au terme de la vocation de Saül [voir notre étude précédente dans la rubrique « Pasteurs »]. Maintenant, nous examinerons comment cette vocation divine fut néanmoins accordée pour le malheur de Saül et de tout le peuple d’Israël :

 

1 Samuel 13.5-11 : « Les Philistins s'assemblèrent pour combattre Israël. Ils avaient mille chars et six mille cavaliers, et ce peuple était innombrable comme le sable qui est sur le bord de la mer. Ils vinrent camper à Micmasch, à l'orient de Beth Aven. Les hommes d'Israël se virent à l'extrémité, car ils étaient serrés de près, et ils se cachèrent dans les cavernes, dans les buissons, dans les rochers, dans les tours et dans les citernes. Il y eut aussi des Hébreux qui passèrent le Jourdain, pour aller au pays de Gad et de Galaad. Saül était encore à Guilgal, et tout le peuple qui se trouvait auprès de lui tremblait. Il attendit sept jours, selon le terme fixé par Samuel. Mais Samuel n'arrivait pas à Guilgal, et le peuple se dispersait loin de Saül. Alors Saül dit: Amenez-moi l'holocauste et les sacrifices d'actions de grâces. Et il offrit l'holocauste. Comme il achevait d'offrir l'holocauste, voici, Samuel arriva, et Saül sortit au-devant de lui pour le saluer. Samuel dit: Qu'as-tu fait? Saül répondit: Lorsque j'ai vu que le peuple se dispersait loin de moi, que tu n'arrivais pas au terme fixé, et que les Philistins étaient assemblés à Micmasch, je me suis dit: Les Philistins vont descendre contre moi à Guilgal, et je n'ai pas imploré l'Éternel! C'est alors que je me suis fait violence et que j'ai offert l'holocauste. »

 

Saül vit s’accomplir tout ce que Samuel lui avait annoncé. Il attendit sept jours comme le lui avait demandé Samuel, mais au dernier moment, voyant que le peuple l’abandonnait, il n’eut ni la patience, ni la foi pour attendre encore, et il offrit lui-même le sacrifice. Samuel vint sitôt le sacrifice offert. Saül avait une première fois gâché irrémédiablement sa vocation. La gravité de ce manquement, c’est que Saül essaya de se sauver lui-même.

 

Comme il est difficile et pourtant nécessaire de persévérer jusqu’au bout, jusqu’aux dernières limites, dans la foi et l’obéissance. Quelle tragédie que d’obéir un peu de temps ou bien que d’obéir à moitié ! « N'abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération. Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis… Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme » (Hébreux 10.35-36, 39). Si nous voulons conserver notre vocation, il est nécessaire que toutes les résistances soient brisées, que tous les germes de désobéissance soient détruits en nous.

 

Nous n’abonderons jamais trop dans la voie de la foi et de l’obéissance à Dieu.

 

Ce qui rend le manquement d’autant plus grave chez Saül, c’est qu’il craint de perdre les avantages de sa vocation : sa royauté qu’il essaie de conserver pour lui-même. Il avait reçu sa vocation de Dieu, n’était-ce pas à Dieu de la lui conserver ? S’il voulait la lui reprendre, qu’avait-il à s’y accrocher ?

 

Le serviteur de Dieu passe parfois par des heures où il semble que toute l’œuvre de sa vie soit compromise, qu’il perd la confiance, l’amitié et le secours des hommes. Malheur à lui s’il fait alors fi de la foi et de l’obéissance pour plaire aux hommes et pour conserver ses avantages. « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera » (Matthieu 16.25). Que Dieu nous aide à tenir jusqu’au bout !

 

Méfions-nous des tristes conseils que la logique humaine tire des circonstances. Méfions-nous des choses visibles qui sont moins réelles que les invisibles. « C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles » (2 Corinthiens 4.16-18). Méfions-nous de notre bonne et saine logique. Si la foi a des raisons que la raison n’entend pas, la raison a des raisons que la foi ne peut admettre.

 

Par une désobéissance, on peut anéantir les dons que Dieu nous a confiés. Saül avait manqué dans une petite chose, il s’était ainsi rendu indigne des grandes. « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes » (Luc 16.10) ; « il est bon d'attendre en silence le secours de l'Éternel » (Lamentations de Jérémie 3.26).

 

Soulignons que la désobéissance de Saül avait sa cause dans ce qu’il fit, plus que Dieu lui avait demandé, dans ce qu’il fit et qui ne relevait pas de son « ministère ».

 

 

La vocation amoindrie

 

« C’est moi que l’Éternel a envoyé pour t’oindre roi sur son peuple » (1 Samuel 15.1).

 

La vocation de Saül est amoindrie, mais elle n’est pas encore ôtée. Saül est toujours roi d’Israël, tant est grande la miséricorde de Dieu. Que de ministères ne sont pas ce que Dieu voudrait qu’ils soient, parce qu’ils ne s’épanouissent pas dans une parfaite obéissance et dans une pleine foi !

 

 

La persistance dans la désobéissance

 

« Il n’observe point mes paroles » (1 Samuel 15.11).

Saül continue de désobéir en ce qui concerne les Amalécites. « Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient; tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes… Il prit vivant Agag, roi d'Amalek, et il dévoua par interdit tout le peuple en le passant au fil de l'épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, et les meilleures brebis, les meilleurs bœufs, les meilleures bêtes de la seconde portée, les agneaux gras, et tout ce qu'il y avait de bon; ils ne voulurent pas le dévouer par interdit, et ils dévouèrent seulement tout ce qui était méprisable et chétif » (1 Samuel 15.3, 8, 9).

 

Avons-nous remarqué que Saül ne se repent pas de sa première désobéissance ? « Samuel dit à Saül: Tu as agi en insensé, tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel, ton Dieu, t'avait donné. L'Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; et maintenant ton règne ne durera point. L'Éternel s'est choisi un homme selon son cœur, et l'Éternel l'a destiné à être le chef de son peuple, parce que tu n'as pas observé ce que l'Éternel t'avait commandé » (1 Samuel 13.13-14). 

 

Une désobéissance qui n’est pas jugée ouvre obligatoirement la porte à d’autres manquements. Les péchés qui ne sont pas confessés et réparés deviennent la source d’autres péchés. Tôt ou tard, mais toujours, ils portent leurs fruits empoisonnés ; le cœur s’endurcit, il perd la vision de la grâce de Dieu, il considère le péché avec légèreté. Dans un tel état, la prière des plus saints devient inutile. « Je me repens d'avoir établi Saül pour roi, car il se détourne de moi et il n'observe point mes paroles. Samuel fut irrité, et il cria à l'Éternel toute la nuit » (1 Samuel 15.11). Aucune prière, ni aucun acte de foi ne peut couvrir le péché, hormis la confession et le sang de Jésus.

 

 

L’orgueil

 

« Il s’est érigé un monument » (1 Samuel 15.12). 

 

Après la désobéissance, l’orgueil ; c’est la pente vers laquelle on glisse inévitablement. 

 

« Mais les homme méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes » (2 Timothée 3.13). 

 

«  Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. » (Apocalypse 22.11).

 

Combien nous devons prendre garde au péché d’orgueil. C’est si facile de se croire quelqu’un quand on se sent admiré par les hommes et quand on a du succès.

 

« Ta présomption, l'orgueil de ton cœur t'a égaré, toi qui habites le creux des rochers, et qui occupes le sommet des collines. Quand tu placerais ton nid aussi haut que celui de l'aigle, je t'en précipiterai, dit l'Éternel » (Jérémie 49.16).

« Car c'est du dedans, c'est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l'homme » (Marc 7.21-23).

 

« Cela est vrai; elles ont été retranchées pour cause d'incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t'abandonne pas à l'orgueil, mais crains » (Romains 11.20).

 

« Si quelqu'un enseigne de fausses doctrines, et ne s'attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d'orgueil, il ne sait rien, et il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d'où naissent l'envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons… » (1 Timothée 6.4).

 

 

L’aveuglement

 

« J’ai observé la parole de l’Éternel » (1 Samuel 15.13).

 

Une chute volontaire, un endurcissement au Saint-Esprit, s’accompagnent toujours d’un aveuglement. On ne voit plus son péché, on accuse les autres de ses malheurs, on se révolte quand on est repris. Tout semble nous être jugement et injustice. Lorsque l’on en arrive là, il n’y a qu’un miracle de la grâce qui puisse nous briser et nous conduire une fois de plus, au dépouillement et à la repentance. Ne pas confesser ses péchés, c’est en porter la culpabilité : « Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde » (Proverbes 28.13).  C’est un terrible endurcissement.

 

«  Moïse et Aaron se rendirent ensuite auprès de Pharaon, et lui dirent: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Laisse aller mon peuple, pour qu'il célèbre au désert une fête en mon honneur. Pharaon répondit: Qui est l'Éternel, pour que j'obéisse à sa voix, en laissant aller Israël ? Je ne connais point l'Éternel, et je ne laisserai point aller Israël » (Exode 5.1-2).

 

« Le cœur de Pharaon s'endurcit, et il n'écouta point Moïse et Aaron selon ce que l'Éternel avait dit… Mais les magiciens d'Égypte en firent autant par leurs enchantements. Le cœur de Pharaon s'endurcit, et il n'écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l'Éternel avait dit » (Exode 7.13, 22).

 

 « Pharaon, voyant qu'il y avait du relâche, endurcit son cœur, et il n'écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l'Éternel avait dit… Et les magiciens dirent à Pharaon: C'est le doigt de Dieu! Le cœur de Pharaon s'endurcit, et il n'écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l'Éternel avait dit » (Exode 8.15, 28).

 

« Pharaon s'informa de ce qui était arrivé; et voici, pas une bête des troupeaux d'Israël n'avait péri. Mais le cœur de Pharaon s'endurcit, et il ne laissa point aller le peuple… Le cœur de Pharaon s'endurcit, et il ne laissa point aller les enfants d'Israël, selon ce que l'Éternel avait dit par l'intermédiaire de Moïse » (Exode 9.7, 35).

 

 

S’en prendre aux autres

 

« Mais le peuple a pris sur le butin... » (1 Samuel 15.21)

 

Comme nous le disions ci-dessus, arrivé à ce point d’endurcissement, on accuse les autres de ses propres manquements. Jamais nous ne serons excusés si nous avons manqué dans la foi et dans l’obéissance.

 

« L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra » (Ézéchiel 18.20).

 

« Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise » (Jacques 1.14).  

 

 

La gravité de la désobéissance

 

« Car la désobéissance est aussi coupable que la divination » (1 Samuel 15.22-23).

 

Saül essaie de se défendre. Il a désobéi, dit-il, pour mieux servir Dieu. Quelle triste excuse ! Mais quelle réponse soudaine, implacable, sans appel ! Vouloir camoufler ses péchés par des prétextes pieux ou raisonnables n’est que folie. 

« L'Éternel dit à Josué: Lève-toi! Pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage? Israël a péché; ils ont transgressé mon alliance que je leur ai prescrite, ils ont pris des choses dévouées par interdit, ils les ont dérobées et ont dissimulé, et ils les ont cachées parmi leurs bagages » (Josué 7.10-11, voyez le contexte).

 

« Si tu eusses voulu des sacrifices, je t'en aurais offert; Mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes. Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé: Ô Dieu! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit » (Psaumes 51.18-19). 

 

La désobéissance est un péché d’abomination.

 

Voilà pourquoi Saül perdit sa vocation. Il a fait fi de la parole de Dieu. « Gardez-vous de refuser d'entendre celui qui parle; car si ceux-là n'ont pas échappé qui refusèrent d'entendre celui qui publiait les oracles sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de celui qui parle du haut des cieux » (Hébreux 12.25).

 

 

Une repentance inutile

 

« J’ai péché »  (1 Samuel 15.24).

 

C’est une repentance inutile parce que superficielle. Le cœur de Saül n’est sensible qu’aux regrets. Il n’a plus la possibilité de se repentir. Le regret, c’est une repentance de surface sans le Saint-Esprit, c’est l’effroi d’avoir perdu la grâce, sans celui d’avoir perdu Dieu :

 

« Vous savez que, plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il [Esaü] fut rejeté, quoiqu'il la sollicitât avec larmes; car son repentir ne put avoir aucun effet » (Hébreux 12.17).

 

« Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te regarde. Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c'est le prix du sang. Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers » (Matthieu 27.3-7).

 

« L'Éternel dit à Samuel: Quand cesseras-tu de pleurer sur Saül ? Je l'ai rejeté, afin qu'il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d'huile, et va; je t'enverrai chez Isaï, Bethléhémite, car j'ai vu parmi ses fils celui que je désire pour roi » (1 Samuel 16.1).

 

 

L’Esprit de Dieu se retire

 

« L’Esprit de l’Éternel se retira de Saül, qui fut agité d’un mauvais esprit venant de l’Éternel » (1 Samuel 16.14).

 

C’est fini, irrémédiablement fini ! Tout est perdu. C’est trop tard. L’Esprit de Dieu se retirant, l’esprit du mal s’y engouffre.

 

« En effet, si, après s'être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s'y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. Car mieux valait pour eux n'avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai: Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée s'est vautrée dans le bourbier » (2 Pierre 2.20-22).

 

« Il en entra, mâle et femelle, de toute chair, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Puis l'Éternel ferma la porte sur lui » (Genèse 7.16).

 

« Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas »  (Matthieu 25.10-12).

 

« Écris à l'ange de l'Église de Philadelphie: Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira » (Apocalypse 3.7).

 

 

 

 

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